Caricature : la fuite devant l’ennemi mérite la peine de mort

A l’Est de la RDC, les rebelles du M23 continuent de progresser. A ces jours, c’est la cité de Kanyabayonga, une ville d'environ 65 000 habitants située entre Goma et Butembo, qui a été ciblée. Elle a fini par tomber entre les mains des rebelles soutenus par l'armée rwandaise. Cette prise a des implications stratégiques majeures, tant sur le plan militaire qu’humanitaire. Avant la chute de la cité, des forces du M23 avaient déjà été signalées sur l'axe Lubero-Kanyabayonga, et des incidents ont été rapportés à Kirumba.

Cependant, il a été rapporté une fuite des militaires des FARDC sans combattre l’ennemi. Au passage, certains ont pillé les biens de la population. Ce qui n’a pas échappé au tribunal militaire garnison du Nord-Kivu, qui les a jugés en procédure de flagrance. Le parquet militaire près le tribunal militaire de garnison de Butembo (Nord-Kivu) a requis la peine de mort à l'encontre de 22 militaires accusés de fuite devant le M23 et de perte d'armes.

Ces prévenus, essentiellement des soldats de rang et trois capitaines, font partie de 32 militaires qui comparaissent depuis jeudi dernier à Lubero-centre, en pleine guerre. Ces militaires ont abandonné le front à Kanyabayonga et se sont retrouvés loin de la ligne d'attaque à Lubero, permettant ainsi à l'ennemi d'occuper les cités. 

Parmi les 22 militaires, deux autres sont également poursuivis pour pillages, un pour extorsion, trois pour dissipation des munitions de guerre, un pour meutre, un autre pour tentative de meurtre et un autre encore pour vol simple. Le parquet a requis la peine de mort pour pillage, meurtre et tentative de meurtre, 20 ans pour extorsion, 10 ans pour dissipation des minutions de guerre et 5 ans pour vol simple.

Tous ces prévenus ont été arrêtés à Lubero entre le 28 juin et le 4 juillet, à la suite de la chute des cités de Kanyabayonga, Kayna, Miriki et Kirumba. Nombreux avaient quitté la ligne de front sans autorisation de leurs commandements.