RDC : Le conflit Mbole et Lengola s’étend à de nouveaux territoires, déplore Vital Kamerhe

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Vital Kamerhe

Après l'investiture du gouvernement Suminwa, Vital Kamerhe, président de l’Assemblée nationale, a exprimé son inquiétude quant à l'extension du conflit intercommunautaire entre les Mbole et les Lengola dans la province de la Tshopo. S'exprimant depuis la tribune du Palais du peuple, siège du parlement, Kamerhe a rappelé les efforts déployés pour instaurer un dialogue en vue de rétablir la paix.

« À la demande du Président de la République, nous avions réuni les communautés Mbole et Lengola, la société civile, les chefs coutumiers et les acteurs politiques pour jeter les bases d'un dialogue en vue du retour de la paix », a-t-il déclaré. « Malheureusement, ce dialogue n'a pas eu lieu. Nous avons appris que le conflit s'est intensifié, poussant les habitants de Lubunga, commune de l'autre rive de Kisangani, à traverser le fleuve pour se mettre à l'abri, et s'étendant désormais aux territoires d’Opala et d’Isangi. »

Vital Kamerhe a souligné la gravité de la situation : « Tous ces conflits ne font que multiplier chaque jour les morts parmi nos compatriotes. »

La situation sécuritaire demeure en effet préoccupante dans la commune de Lubunga à Kisangani (Tshopo). Selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires (OCHA), plus de 30 personnes ont été tuées dans les violences depuis avril dernier à Lubunga, coïncidant avec la résurgence des affrontements entre les Mbole et les Lengola après une période d’accalmie. De nombreux blessés sont également pris en charge dans différentes structures sanitaires, notamment à l’hôpital général de Lubunga.

Depuis le début du conflit en février 2023, plus de 740 personnes ont été tuées dans des attaques entre les groupes des deux communautés. La persistance de cette crise a déplacé de nombreuses familles. OCHA a dépêché une mission humanitaire pour évaluer les besoins des déplacés de Lubunga en vue d’une éventuelle intervention. Plus de 75 000 personnes vivent désormais sur des sites spontanés de déplacés et dans des familles d’accueil.

« Les besoins sont énormes et nous devons mobiliser l’aide humanitaire d’urgence pour ces personnes déplacées. Il est urgent de prévenir une escalade de la violence en renforçant la protection de la population civile et de s'attaquer aux causes profondes de cette crise », a déclaré OCHA. Les besoins les plus urgents sont les abris, la nourriture et les soins. Plusieurs organisations humanitaires, dont Médecins Sans Frontières (MSF), interviennent déjà en prenant en charge les blessés.