Julien Paluku en campagne de reconnaissance du génocide congolais : « ce qui se passe en Ukraine, dans la bande de Gaza est moins que les atrocités vécues en RDC »

Génocide
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Intervenant à la matinée d'échange et de solidarité sous le thème "les conflits à  l'Est de la RDC et le Grand Bandundu : conséquences et solutions" organisée par l'Eglise du Christ au Congo-ECC en collaboration avec la conférence des églises de toute l'Afrique-CETA, Julien Paluku Kahongya, Expert en management des conflits armés dans la région des Grands-Lacs, Décentralisation et Développement a démontré comment la crise à l'Est de la République Démocratique du Congo est oubliée avec des massacres à huis- clos avec comme conséquences  la destruction  du capital humain, social, économique et environnemental.

Ce Doctorant en Sciences Politiques et Administratives à l'Université de Kinshasa qui mène la campagne pour la reconnaissance du génocide congolais avec ses plus de 10 millions de morts suite à la cruauté rwandaise et ougandaise préconise la construction des instruments de puissance d'un Etat pour imposer la paix à l'Est de la République Démocratique du Congo et mettre ainsi fin aux violences armées et aux pillages systématiques des ressources naturelles congolaises.

« Nous avons déroulé une série d'éléments qui démontrent qu'en RDC il s'est passé également un autre génocide oublié avec près de 10 millions de morts de par la guerre mais également près de 8 millions d'autres morts qui sont en fait des effets collatéraux de la guerre, les enfants, les vieillards, les femmes qui meurent lorsqu'ils sont en débandade, dans les camps de déplacés, lorsqu'ils manquent à manger tout celà constitue des problèmes majeurs que nous avons essayé un peu d'expliquer et montrer comment le véritable mobile de la guerre c'est notamment la poursuite de l'exploitation illicite des richesses à l'Est de la RDC qu'il s'agisse des richesses minières, touristiques celà constitue les mobiles de la guerre pour lesquelles toute la communauté internationale est restée presque muette », a déploré Julien Paluku Kahongya, Expert en management des conflits armés devant la presse samedi 8 juin 2024.

A cette occasion, le chercheur Julien Paluku Kahongya a invité les délégués des églises venus des pays africains et européens d'être des ambassadeurs pour faire entendre la voix de la RDC partout au monde car elle est la victime.

« L'objectif pour lequel nous saluons l'église du Christ au Congo pour cette conférence c'est pour permettre au monde entier de connaître davantage ce qui se passe en République Démocratique du Congo et ne plus avoir la sourd d'oreille parce-que ce qui se passe en Ukraine aujourd'hui, dans la bande de Gaza est moins que les atrocités vécues en République Démocratique du Congo. L'église a pris l'engagement également de devoir aider à mieux communiquer sur la cruauté humaine qui se passe dans le pays pour qu'il y est une appropriation au niveau général et qu'un jour les Nations-Unies reconnaissent le 4e génocide à part celui des Arméniens, des Juifs et des Rwandais pour que désormais la RDC soit reconnue comme pays victime du génocide et que les auteurs du génocide soient réellement punis qu'on ne se limite pas à décréter le génocide mais également qu'on puisse poursuivre tous ces auteurs de ce génocide vécu en RDC », a recommandé Julien Paluku Kahongya, l'un des notables de la province du Nord-Kivu.

Pour Julien Paluku Kahongya, les raisons évoquées par le Rwanda pour justifier l'occupation des terres congolaises ne tiennent plus.

« Les mobiles de FDLR, réfugiés Rwandais qui justifient en fait les invasions soit du Rwanda soit d'autres pays mais nous avons démontré qu'en RDC on a toujours cherché à couvrir l'agression par les FDLR alors que ce qu'on poursuit ce sont les minerais de 3T à savoir Coltan, Etein, la caciterite et bien évidemment d'autres choses. Les réfugiés pour lesquels le Rwanda a toujours justifié la guerre, la RDC avait déjà trouvé une solution à ça en signant les accords tripartite entre elle, le HCR et le Rwanda pour le rapatriement de tous les réfugiés congolais se trouvant au Rwanda. Ce qui cloche ce que le Rwanda n'a jamais fourni une seule fois la liste des réfugiés congolais se trouvant sur son sol pour que la RDC permette de vérifier d'où sont-ils venus pour être réinséré », a fait remarquer Julien Paluku dans son intervention.

Depuis plusieurs jours, les affrontements ont repris de plus belle entre les FARDC et les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda. L'armée congolaise bénéficie de l'appui des Wazalendo. Cette recrudescence des hostilités fait suite à une offensive lancée par les FARDC sur plusieurs fronts, avec pour objectif de reprendre le contrôle de certaines localités dans les territoires de Masisi et de Rutshuru.

Les combattants du M23 opposent une résistance farouche, mais les FARDC maintiennent la pression. Longtemps accusée de laxisme, l’armée congolaise semble cette fois-ci plus déterminée que jamais. Cette détermination renouvelée est en partie due à l'absence de progrès notables sur le front diplomatique, les initiatives de médiation, en particulier le processus de Nairobi, étant au point mort.

Clément MUAMBA