RDC-Rwanda : Alors que la tendance internationale est à la condamnation de l'agression, l'UA se distingue par un ton très indulgent

Le Président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat
Le Président de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki Mahamat

Après des mois de silence, l’Union africaine sort de son mutisme et publie un communiqué sur la crise dans l'Est de la RDC.

Le Président de la Commission de l'Union Africaine, Moussa Faki Mahamat, a exhorté mercredi les dirigeants de la région, en particulier ceux de la RDC et du Rwanda, à favoriser le dialogue. Il a proposé que ce dialogue se déroule dans le cadre des mécanismes dirigés respectivement par Joâo Lorenzo, Président de la République d’Angola, et Uhuru Kenyatta, ancien président du Kenya. Il a également exprimé le souhait de voir les deux parties parvenir à un accord « dans un esprit collaboratif fraternel sur une démarche raisonnable de solution des différends politiques, quelle que soit leur nature ».

En revanche, en dehors du continent, les principales puissances telles que l'Union européenne, les États-Unis et la France sont plus catégoriques dans leur condamnation de l'agression, désignant le Rwanda comme agresseur et appelant la RDC à lutter contre les FDLR.

Moussa Faki Mahamat s'est contenté de déclarer : « L'intégrité, la sécurité, la souveraineté et la stabilité de tous les États de la région doivent impérativement être assurées et la vie des populations civiles entièrement protégée ».

Il a souligné avec fermeté qu'« il n'y aura aucune solution militaire aux problèmes et divergences au sein de la famille africaine » et a appelé « toutes les puissances étrangères à s'abstenir totalement de toute ingérence dans les affaires internes de tous les pays africains, notamment ceux des Grands Lacs africains ».

Pour rappel, la réunion tenue à Addis-Abeba sous l'égide de Joao Lourenco n'a pas abouti à un compromis entre Felix Tshisekedi et Paul Kagame. Sur le terrain, les troupes rwandaises restent présentes sur le territoire congolais, tandis que le M23 est responsable de graves violations des droits de l'homme, avec au moins 150 civils tués au cours des trois derniers mois. En signe de condamnation, les Nations unies ont ajouté mardi de nouvelles personnes à la liste des individus sanctionnés, dont un membre du M23 et un autre des FDLR.