Goma et son calvaire sécuritaire : quatre personnes dont un jeune vidéaste tuées en moins de 48 heures

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Des bandits armés non identifiés ont ouvert le feu à bout portant sur un jeune homme, Dieumerci Batenga, alias DM Black, dans la soirée du vendredi 27 juin, alors qu’il rentrait chez lui avec deux amis. Selon plusieurs témoins, l'infortuné revenait d’une maison d’édition servant de lieu de téléchargement de films et de musique, très fréquentée dans le quartier Mikeno, situé à proximité du bureau de la mairie de Goma. 

La victime a été mortellement touchée par une balle, tandis que ses deux amis, Ali et Bienfait, ont également été blessés et transportés à l’hôpital. Malheureusement, Ali a succombé à ses blessures, portant le total à deux personnes tuées dans la même soirée.

Les auteurs de ce crime odieux ont réussi à prendre la fuite et demeurent inconnus. Dieumerci Batenga, artiste vidéaste en émergence dans le paysage audiovisuel de Goma, connu pour ses clips musicaux et ses collaborations avec des artistes locaux, a vu son meurtre susciter une vive consternation au sein de la communauté artistique de la ville. Sur les réseaux sociaux, de nombreux internautes expriment leur indignation face à l’insécurité croissante qui règne dans la ville.

Cette fusillade intervient après une série d’incidents violents qui ont frappé Goma au cours de cette semaine. La veille, jeudi 26 juin, une femme cambiste avait déjà été tuée par des bandits armés vers 18 heures dans le quartier Majengo. Selon des témoins, les assaillants sont arrivés à moto près du marché local, communément appelé “Ki30”, avant d’exécuter leur cible sans hésitation.

Des témoins ont également rapporté une autre fusillade survenue le mercredi 25 juin dans le quartier Kyeshero, dans la commune de Goma, sur la route très connue “Kwakingamba”, où une personne a été tuée et une autre gravement blessée. La victime blessée, identifiée comme Lumoo Timothée, a été touchée par des balles et transportée d’urgence à l’hôpital. L’identité de l’autre victime, tuée lors de cette attaque, reste encore à confirmer.

Les cas de fusillades deviennent de plus en plus inquiétants dans cette capitale provinciale du Nord-Kivu, contrôlée par la rébellion de l’AFC-M23. En moins de 48 heures, au moins quatre personnes ont été tuées, et plusieurs autres actes de violence et d’insécurité ont été signalés, y compris l’assassinat d’un changeur de monnaie à Mutinga, la mort de deux agents d’Airtel Money près du marché Alanine, vers la mosquée Katindo, ainsi que celle d’un cadre de base la semaine dernière.

Lors d’une conférence de presse, le maire de Goma, Julien Katembo Ndalieni, nommé par la rébellion de l’AFC-M23, a accusé Kinshasa d’être impliqué dans ces assassinats, en prétendant qu’il s’agissait d’une tentative de “sabotage” des efforts des autorités locales.

Le taux de criminalité dans la ville de Goma et le territoire de Nyiragongo continue d’augmenter depuis l’occupation par la rébellion de l’AFC/M23, soutenue par le Rwanda. Une note d’information du Bureau de coordination des affaires humanitaires (OCHA) a révélé que de violents affrontements ont eu lieu dans la région en avril, entraînant un nombre indéterminé de victimes civiles.

Josué Mutanava, à Goma