Représentés par leurs ministres des affaires étrangères, la République Démocratique du Congo et le Rwanda ont enfin signé un accord de paix durable ce vendredi 27 juin 2025 sous la férule du secrétaire d’Etat des USA, Marco Rubio, à Washington. A Kinshasa, l’on salue un accord de paix historique qui marque une avancée vers la fin du conflit et de l’occupation illégale soldée par des personnes mortes et déplacées.
Dans un communiqué du ministère des affaires étrangères, publié juste après la signature dudit accord, le gouvernement congolais applaudit un acte qui, selon lui, « incarne à la fois une victoire pour la paix et une affirmation de la souveraineté de la RDC et de son engagement indéfectible en faveur du multilatéralisme ».
Cet accord historique, qui s’appuie sur la déclaration des principes signée le 25 avril 2025, répond aux préoccupations essentielles que la RDC n’a cessé de soulever concernant le respect de ses frontières, le désarmement des groupes armés et le rétablissement de la stabilité. L’accord établit fermement les dispositions relatives au respect de l’intégrité territoriale de la RDC et de l’interdiction des hostilités, garantissant ainsi la protection et le maintien de la souveraineté congolaise », peut-on lire.
Tout en se félicitant d’un accord qui vient soulager des millions de citoyens qui méritent depuis longtemps la paix et la sécurité, Kinshasa envisage désormais « toute son attention vers le développement national et la réalisation de la prospérité » que les Congolais « méritent ».
« Les ressources précédemment allouées à la lutte contre l’instabilité peuvent désormais être affectées d’infrastructures essentielles, de systèmes de santé, d’établissements d’enseignement et d’initiatives de croissance économique, améliorant ainsi la vie de tous les Congolais », se réjouit Kinshasa.
A Washington, le très attendu accord a été signé par Thérèse Kayikwamba Wagner, ministre congolaise des Affaires étrangères, et Olivier Nduhungirehe, son homologue rwandais. Il s’agit de l’aboutissement d’un processus entamé depuis plusieurs mois, marqué par des tensions persistantes dans l’Est de la RDC, théâtre de violences armées et d’affrontements entre groupes rebelles et forces régulières.
Le texte, lui, comprend deux volets majeurs : sécuritaire et économique. Il prévoit notamment le respect de l’intégrité territoriale des deux pays, la cessation des hostilités entre leurs armées, ainsi que l’engagement mutuel de ne plus soutenir de groupes armés comme les FDLR ou le M23/AFC. Il inclut également la mise en place d’un mécanisme conjoint de coordination sécuritaire fondé sur le concept d’opérations adopté à Luanda en octobre 2024.
Sur le volet économique, l’accord entend renforcer la coopération bilatérale autour de projets communs, notamment dans l’hydroélectricité, la gestion des parcs nationaux et la traçabilité des minerais. Il s’appuie sur les cadres régionaux existants – CIRGL, COMESA, EAC – pour favoriser l’intégration économique et lutter contre les circuits illicites. Les États-Unis sont également appelés à jouer un rôle accru en tant qu’investisseurs dans les filières stratégiques.
Selon une source rwandaise proche du dossier, les experts des deux pays ont « négocié, approuvé et paraphé » le texte avant la cérémonie. « Les ministres sont venus à Washington uniquement pour la signature.
Cette signature ouvre une nouvelle phase dans les relations entre Kinshasa et Kigali, après plusieurs années de défiance diplomatique et de confrontations militaires indirectes.
Samyr LUKOMBO