Sous les auspices des Etats-Unis représentés par son Secrétaire d'État Marco Rubio, la République démocratique du Congo et le Rwanda ont signé ce vendredi 27 juin à Washington DC un accord de paix visant à mettre fin au conflit dans l’est de la RDC, qui a fait des milliers de déplacés et de morts.
Cet exercice intervient après la réunion du 18 juin des représentants de la République démocratique du Congo et du Rwanda. Pour la cheffe de la diplomatie Congolaise Thérèse Kayikwamba Wagner, cet accord bien qu'il n'effacera pas toute la douleur mais peut restaurer ce dont le conflit a privé aux hommes et femmes dans l'Est de la RDC.
"Ce moment a été long à venir. Il n'effacera pas la douleur, mais il peut commencer à restaurer ce dont le conflit a privé de nombreuses femmes, hommes et enfants : la sécurité, la dignité et le sens de l'avenir. Pour la région des Grands Lacs, c'est une chance rare de tourner la page pas
seulement avec des mots, mais avec un changement réel sur le terrain. Certaines blessures guérissent, mais elles ne disparaissent jamais complètement. Elles peuvent repousser, mais la peau restera toujours fine et fragile, et au fond, la chair se souviendra toujours. Parfois, elle s'engourdit ; parfois, une douleur soudaine nous rappelle ce qui a été perdu", a déclaré la Ministre d'État, ministre des Affaires Étrangères, Coopération Internationale et Francophonie dans son mot de circonstance.
Pour Thérèse Kayikwamba Wagner,cet accord ouvre une nouvelle page dans les efforts visant la recherche de paix. Aux populations concernées dans l'Est de la RDC, Thérèse Kayikwamba Wagner a rassuré que cet accord prend en compte le désengagement des forces armées, la protection des civils, le retour des personnes déplacées.
"À tous les citoyens congolais qui suivent ce moment, où qu'ils se trouvent, Il y a deux mois, dans cette même salle, nous avons signé une Déclaration
de principes, première étape tangible pour sortir de l'impasse et tracer un chemin vers la paix. Aujourd'hui, ce choix prend forme et des efforts soutenus ont porté leurs fruits. Avec cet accord de paix, nous ouvrons un nouveau chapitre un chapitre qui exige non seulement un engagement mais aussi le courage d'aller jusqu'au bout", a lancé la cheffe de la diplomatie Congolaise Thérèse Kayikwamba Wagner.
Et de poursuivre :
"À nos concitoyens de l'Est : cet accord a été signé en pensant à vous. Il prévoit le désengagement des forces armées, la protection des civils, le retour des personnes déplacées et des réfugiés sous l'autorité du gouvernement et établit un mécanisme de suivi pour en assurer le respect. Ce ne sont pas que des mots sur le papier. Ils doivent maintenant être traduits en actes - avec justice, responsabilité et volonté politique. Cet accord de paix est le point de départ, pas l'objectif final. Il doit maintenant être suivi d'un désengagement, de la justice, du retour des familles déplacées et du retour en toute sécurité des réfugiés, tant en RDC qu'au Rwanda".
Cet accord s'appuie sur la déclaration de principes signée le 25 avril 2025. L''accord signé précédemment par les délégués de la RDC et du Rwanda et ce jour au niveau ministériel a été élaboré au cours de trois jours de dialogue constructif portant sur les intérêts politiques, sécuritaires et économiques. Cet accord comprend des dispositions sur le respect de l'intégrité territoriale et l'interdiction des hostilités ; le désengagement, le désarmement et l'intégration conditionnelle des groupes armés non étatiques ; la mise en place d'un Mécanisme conjoint de coordination de la sécurité intégrant le CONOPS du 31 octobre 2024 ; la facilitation du retour des réfugiés et des personnes déplacées à l'intérieur du pays, ainsi que l'accès humanitaire ; et un cadre d'intégration économique régionale.
Dans le cadre de la coordination continue entre les efforts de facilitation des États-Unis d'Amérique et de l'État du Qatar, ce dernier a participé à ces discussions afin d'assurer la complémentarité et l'harmonisation des initiatives des deux pays visant le dialogue et la paix dans la région. La RDC et le Rwanda ont exprimé leur gratitude pour les précieuses contributions et les efforts conjoints des États-Unis et du Qatar, en tant que partenaires, pour promouvoir une résolution pacifique.
Cet accord a divisé davantage la classe socio-politique congolaise. Si pour certains,il s'agit d'un pas en avant dans la recherche des solutions liées à la crise sécuritaire, d'autres par contre estiment que limiter la crise actuelle par la signature d'un accord entre Kinshasa et Kigali c'est faire fausse route. C'est le cas du Docteur Dénis Mukwege et de la famille politique de Joseph Kabila Kabange, ancien Président de la République.
Clément MUAMBA