Le Gouvernement Rwandais est prêt à travailler avec le gouvernement de la République Démocratique du Congo pour la matérialisation des engagements contenus dans l'accord de paix signé sous les auspices de l'administration Trump. C'est ce qu'a affirmé Olivier Jean Patrick Nduhungirehe, Ministre Rwandais des Affaires Étrangères et Coopération Internationale ce vendredi 27 juin 2025 à Washington DC en présence de Marco Rubio, Secrétaire d'État américain.
"Nous souhaitons également renforcer notre coopération économique, notamment avec les entreprises et investisseurs américains. Une croissance partagée et une coopération transfrontalière généreront des bénéfices tangibles pour nos deux pays. Nous devons reconnaître qu'une grande incertitude règne dans notre région, et au-delà, car de nombreux accords antérieurs n'ont pas été mis en œuvre. Et il ne fait aucun doute que le chemin à parcourir ne sera pas facile.Mais avec le soutien continu des États-Unis et d’autres partenaires, nous pensons qu’un tournant a été atteint. Le Rwanda est prêt à travailler avec la RDC pour respecter nos engagements communs", a affirmé le chef de la diplomatie Rwandaise dans son mot de circonstance.
La signature de cet accord s’inscrit dans une dynamique de stabilisation de l’Est de la RDC, avec pour objectifs la protection des populations civiles et déplacées, la relance des investissements dans les infrastructures, l’énergie et surtout l’exploitation minière. Les États-Unis, moteurs de cette médiation, entendent sécuriser l’accès aux minerais stratégiques congolais tout en réduisant l’influence croissante de la Chine dans la région.
L’Est de la RDC est toujours instable. Selon l’ONU, le M23, soutenu militairement par Kigali, contrôle plusieurs localités et villes. La présence rwandaise dans cette zone a été documentée dans plusieurs rapports onusiens. Les violences ont fait des milliers de morts et déplacé des millions de personnes. Plusieurs obstacles demeurent. Le groupe FDLR n’est pas partie prenante de l’accord et devra être neutralisé, conformément aux termes du texte. Le M23 maintient ses positions dans plusieurs agglomérations. Un accord parallèle en discussion à Doha avec ce mouvement n’a pas encore été finalisé. La réussite de ce processus dépendra de sa mise en œuvre concrète sur le terrain.
La prochaine étape sera la rencontre entre Tshisekedi et Kagame à Washington fin juillet au cours d’un sommet. L’administration Trump, qui soutient activement cette initiative, y voit un jalon important dans sa stratégie africaine. Un accord à Doha avec le M23 constituerait la prochaine étape du processus engagé.
Clément MUAMBA