Les bourgmestres des communes nommés en novembre 2022 sont impayés depuis trente mois. Plus de deux ans après leur prise de fonction, nombreux d’entre eux parlent de l’absence totale de rémunération. Au Grand Bandundu, les animateurs des entités territoriales décentralisées (ETD) affirment n’avoir perçu ni salaire, ni prime, ni frais d’installation depuis leur nomination.
Lors d’un entretien accordé à actualite.cd, le bourgmestre de la commune de Mavula, dans la ville de Kenge (Kwango), a indiqué avoir reçu moins de 2 000 dollars de frais de fonctionnement, répartis en cinq tranches. À l’annonce de l’organisation des élections locales, ce responsable rappelle que “le salaire est un droit et non une faveur”.
Ousmane Kasamunaku interpelle le ministre de la Fonction publique et l’invite à concrétiser l’arrêté ministériel prévoyant la mécanisation des animateurs des ETD.
“Je ne suis pas contre les élections, parce que c’est prévu par la loi. Mais je rappelle que depuis notre nomination en novembre 2022, nous sommes complètement oubliés. Nous n’avons rien trouvé sur le terrain : pas d’infrastructures ni d’accompagnement. Aujourd’hui, nous totalisons 30 mois en fonction, sans salaire, sans prime, même pas de frais d’installation. Quant aux frais de fonctionnement, ils sont quasi inexistants. En 30 mois, nous n’avons reçu que moins de 2 000 dollars, en cinq tranches”, déplore-t-il.
À Kenge, le problème n’est pas seulement l’impaiement. Le manque d’infrastructures est aussi une préoccupation des bourgmestres.
“Il y a des communes qui n’ont même pas d’adresse administrative. Certaines fonctionnent dans des résidences familiales des bourgmestres. Cela ne facilite pas le bon fonctionnement de nos entités”, ajoute-t-il.
Le bourgmestre demande au gouvernement central de s’acquitter de ses obligations légales à l’égard de ces animateurs de la base.
Plusieurs bourgmestres contactés ont confirmé cette situation salariale. Ils annoncent l’organisation de descentes pour faire pression sur le gouvernement afin qu’il honore ses engagements.
Jonathan Mesa