La journée du vendredi 27 juin 2027 vient de marquer un tournant décisif dans les relations entre la République Démocratique du Congo et son voisin le Rwanda. À Washington DC (USA), Thérèse Kayikwamba Wagner, Ministre d'État, ministre des Affaires Étrangères, Coopération Internationale et Francophonie et son homologue Olivier Nduhungirehe ont signé un accord de paix sous la médiation de l'administration Trump.
Selon les parties prenantes, cet accord ouvre un nouveau chapitre allant dans le sens de rétablir la paix et la stabilité dans la région des Grands Lacs en général et dans l'Est de la RDC en particulier. Le présent accord entre en vigueur et les obligations qui y sont énoncées prennent effet à compter de la signature du présent Accord. Dans son volet lié à la mise en place du mécanisme conjoint de coordination de sécurité, les parties travaillent ensemble et avec les partenaires régionaux et internationaux pour promouvoir la stabilité, la sécurité et le développement dans la région, reconnaissant que la paix et la prospérité sont interdépendantes.
"Les Parties établissent et conviennent de lancer, dans un délai de 30 jours à compter de l’entrée en vigueur du présent accord, un mécanisme conjoint de coordination de la sécurité entre la RDC et le Rwanda qui fonctionnera uniquement conformément aux conditions arrêtées entre les Parties. Le Mécanisme conjoint de sécurité crée des procédures opérationnelles communes et des mécanismes d’établissement de rapports pour assurer la transparence de l’ampleur et de la portée des opérations", lit-on dans l'accord rendu public par le département d'État américain.
Selon le même document, le mécanisme conjoint de coordination de la sécurité est régi par les principes suivants et le plan de mise en œuvre figurant à l’annexe :
"La fin irréversible et vérifiable du soutien de l’État aux FDLR et aux groupes armés associés, et l’interdiction totale de tout soutien matériel, logistique, financier ou autre, qu’il soit national ou étranger, à ces derniers; Un engagement à identifier, évaluer, localiser et neutraliser conformément aux dispositions pertinentes du Plan harmonisé de neutralisation des FDLR et de désengagement des forces/levée des mesures défensives par le Rwanda (CONOPS) du 31 octobre 2024, découlant du processus de Luanda; Un engagement à s’appuyer sur les accords de coopération bilatérale en matière de sécurité déjà couronnés de succès, dans le cadre desquels les opérations sont ciblées, ponctuelles et ciblées sur une menace spécifique; la protection des civils et le respect du droit international humanitaire", précise le document.
S'agissant du volet relatif à l'intégrité territoriale et interdiction des hostilités, les parties conviennent des conditions suivantes pour assurer le respect de l’intégrité territoriale et la promotion de relations pacifiques :
• Respect de l’intégrité territoriale de la République démocratique du Congo : Désengagement des forces/levée des mesures défensives du Rwanda : Les parties conviennent de mettre en œuvre le Plan harmonisé de neutralisation des FDLR et de désengagement des forces/levée des mesures défensives du Rwanda (CONOPS) du 31 octobre 2024, tel que prévu dans le présent Accord.
• Respect de l’intégrité territoriale de la République du Rwanda : Neutralisation des FDLR : Les parties conviennent de mettre en œuvre le Plan harmonisé de neutralisation des FDLR et de désengagement des forces/levée des mesures défensives du Rwanda (CONOPS) du 31 octobre 2024, tel que prévu dans le présent Accord.
Au point lié au règlement pacifique des différends, les parties conviennent que les différends sont réglés par des processus établis par le présent Accord et d’autres accords pertinents, plutôt que par des hostilités. S'agissant de l'Interdiction des actes hostiles, les Parties conviennent de s’abstenir de tout acte d’agression et de ne pas commettre, soutenir ou tolérer des incursions militaires ou d’autres actes, directs ou indirects, qui menacent la paix et la sécurité de l’autre partie ou qui portent atteinte à la souveraineté ou à l’intégrité territoriale de l’autre partie.
Dans le cadre de la coordination continue entre les efforts de facilitation des États-Unis d'Amérique et de l'État du Qatar, ce dernier a participé à ces discussions afin d'assurer la complémentarité et l'harmonisation des initiatives des deux pays visant le dialogue et la paix dans la région. La RDC et le Rwanda ont exprimé leur gratitude pour les précieuses contributions et les efforts conjoints des États-Unis et du Qatar, en tant que partenaires, pour promouvoir une résolution pacifique.
Cet accord a divisé davantage la classe socio-politique congolaise. Si pour certains, il s'agit d'un pas en avant dans la recherche des solutions liées à la crise sécuritaire, d'autres par contre estiment que limiter la crise actuelle par la signature d'un accord entre Kinshasa et Kigali c'est faire fausse route. C'est le cas du Docteur Dénis Mukwege et de la famille politique de Joseph Kabila, ancien Président de la République.
Clément MUAMBA