Le coordonnateur de l’Association San But Lucratif “Artiste en danger” est décédé dans la soirée de ce vendredi 26 janvier, à Kinshasa. Après une longue maladie, celui qui a défendu les artistes sans discrimination, s’est éteint pour le plus grand malheur du monde culturel qui le pleure sans ambages en cette fin de semaine.
Pour sa part, la ministre congolaise de la culture, arts et patrimoine, Catherine Kathungu Furaha, rend hommage à un homme courageux, humble et dont l’abnégation a dépassé les limites de ses intérêts personnels pour promouvoir et vouloir le bien-être des artistes. La patronne du secteur culturel congolais l’a souvent reçu dans son cabinet, depuis le début de son mandat, où il venait non pas plaider sa cause mais celle des autres.
Tsaka Kongo a porté cette lutte pour les artistes et les infrastructures culturelles sans parler de lui-même, auprès de la ministre de la culture dès le premier trimestre après la sortie du gouvernement qui a porté Catherine Kathungu à la tête de ce ministère.
« La première fois, Monsieur Tsaka Kongo est venu me demander de protéger la place des artistes. Ensuite, il est venu plaider pour papa Petit Pierre afin de l'honorer un 30 juin. Il a plaidé pour papa Jeannot Bombega afin que sa photo soit placée à l'exposition universelle de Dubaî », raconte la ministre de la culture, arts et patrimoine.
Tsaka Kongo a fait de son mieux pour être celui qui alerte la ministre sur les cas des artistes. Même tard la nuit, ajoute Catherine Kathungu, il appelait pour défendre la cause d'un artiste. C’est Tsaka Kongo qui l’a alertée sur le décès de la comédienne Maman Shako et il a participé à l’organisation de ses obsèques.
« Mais, le plus frappant, je garderai à jamais en souvenir, le courage, la bonne volonté, l'humilité, la témérité, surtout et parfois le bénévolat de Monsieur Artistes en danger. Il a plaidé pour l'intemporalité de Grand Kallé, la maladie de maman Vongaye et nous sommes allés, lui et moi, au chevet de la maman de la Rumba dont j'ai inscrit sa chanson Ndota sur la liste de l'intemporalité », indique la ministre de la culture.
Et d’ajouter :
« Il est le seul qui a donné les premiers éléments culturels à déposer au musée de la Rumba, l'ancienne résidence de feu Papa Wemba. Quand je l'ai inauguré, il a apporté les baguettes de l'un des premiers batteurs de la Rumba des années 60 Fracasseur et la casquette du comédien caporal Murumba ».
Tsaka Kongo s’est largement investi dans la défense des artistes, leurs droits et dans l’amélioration de leurs conditions aussi bien à travers son association que dans les émissions et autres. Il a été brièvement (3 jours) mis en en détention au cachot au parquet de Grande instance de la Gombe en juin 2021 étant accusé de vandalisme du siège de la Société congolaise des droits d’auteur et droit voisin (Socoda).
La nouvelle de son décès déchire le monde de la culture en RDC. La tristesse est profonde et démontre combien la perte ne se mesure pas dans les mots. Musiciens, humoristes, comédiens, opérateurs culturels et bien d’autres, personne ne s’est préparé à perdre une figure aussi emblématique que majeure de la culture congolaise.
Kuzamba Mbuangu