À quelques heures de la cérémonie de prestation de serment de Félix Tshisekedi, l’opposition ne décolère pas au sujet des résultats de l'élection présidentielle de l'année dernière. Moïse Katumbi, Martin Fayulu, Floribert Anzuluni et d'autres ont appelé à de nouvelles manifestations publiques ce samedi 20 janvier, en marge de l’investiture de Félix Tshisekedi. Ils dénoncent ce qu’ils qualifient de “simulacre d’élections”.
Interrogé sur ce qu'il pense de la démarche de l'opposition, le porte-parole du gouvernement Patrick Muyaya invite les opposants à reconnaître leur défaite et souligne qu'avec l'arrêt de la Cour constitutionnelle confirmant la réélection de Félix Tshisekedi, le débat sur la présidentielle est déjà clos.
"La vérité est qu'il faut apprendre aussi, et c'est ça le fair-play, à être des bons perdants. Nous avons organisé une élection où nous tous, avons constaté évidemment des difficultés qui ont été reconnues, des difficultés pour lesquelles la Centrale électorale a commencé à donner des réponses, des difficultés pour lesquelles les Cours et Tribunaux sont déjà saisis. Nous considérons que le chapitre électoral est tourné, en tout cas pour l'élection présidentielle, avec l'arrêt de la Cour constitutionnelle qui a confirmé la réélection du Chef de l'État Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo. Le moment qui arrive est un moment où nous devons amorcer le nouveau mandat, et il serait souhaitable que ces opposants s'apprêtent. Dans ce qui est prévu et dans ce que nous comptons faire, il y aura évidemment une place pour l'opposition, un rôle de porte-parole dans ce cadre là. Ils pourront véritablement contribuer à notre démocratie", a déclaré Patrick Muyaya, ministre de la Communication et Médias, lors d'un briefing presse jeudi 18 janvier 2024.
Le porte-parole du gouvernement, Sama Lukonde, espère que cette démarche de l'opposition n'est pas une provocation et il reviendra aux services compétents de répondre à leur requête.
"Vous savez, nous sommes ici pour célébrer notre démocratie, et dans la démocratie, le Président de la République autant que nous-mêmes, sommes très attachés à l'exercice des libertés, notamment les libertés d'expression ou les libertés de manifestations, pour autant que cela se fasse conformément à la loi et au respect des règles. Sûrement, des dispositions seront prises, car au niveau sécuritaire nous avons dit tout à l'heure le nombre des hôtes de marque que nous attendons, le nombre des Congolais qui se mobiliseront. Le moment venu, les autorités compétentes pourront réagir justement à cette demande si elle n'est pas une demande, entre guillemets, genre à rigolet de provocation", a fait observer Patrick Muyaya.
La Cour constitutionnelle a, dans son arrêt rendu mardi 9 janvier 2024, confirmé les résultats de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), proclamant Félix-Antoine Tshisekedi, président de la République. Félix Tshisekedi est désormais crédité de 73,47% des suffrages exprimés (13.058.962 voix), loin devant Moïse Katumbi Chapwe, Martin Fayulu Madidi et Adolphe Muzito.
Conformément aux dispositions de l'article 74 de la constitution de la République, le Président de la République élu entre en fonction dans les dix jours qui suivent la proclamation des résultats définitifs de l'élection présidentielle. C'est dans ce cadre que la cérémonie de prestation de serment est prévue pour ce samedi 20 janvier 2024 devant les juges de la même Haute Cour dirigée par Dieudonné Kamuleta Badibanga.
Plusieurs irrégularités et fraudes sont dénoncées lors des élections présidentielles, législatives nationales et provinciales ainsi que celle des conseillers municipaux prévues le 20 décembre mais qui se sont étendues jusqu'au 27 décembre 2023. En dépit de cette situation, les principaux candidats de l'opposition, dont Moïse Katumbi et Martin Fayulu, n'ont pas saisi la Cour constitutionnelle qu'ils considèrent comme inféodée au pouvoir.
Clément MUAMBA