Les prochaines institutions de la République Démocratique du Congo, à savoir l'Assemblée nationale, les assemblées provinciales, et autres, auront une faible représentation des femmes. Tel est le constat de la mission d'observation électorale de la Synergie des missions d'observation Citoyenne des élections en RDC (SYMOCEL), dans son rapport préliminaire dévoilé samedi 30 décembre 2023. Malgré certaines innovations contenues dans la loi électorale pour booster la participation des femmes en politique, son coordonnateur, Luc Lutala, estime que ces dispositions n'ont pas été contraignantes face aux formations politiques.
"Pour les scrutins du 20 décembre 2023, l'élection présidentielle a enregistré la candidature de 2 femmes sur 24 hommes. Le taux de candidature féminine était de 17% à la députation nationale, 28% à la députation provinciale et 43,4% au municipal. La MOE-SYMOCEL note que ce faible taux de candidature de femmes augure une faible représentation des femmes dans les prochaines assemblées nationale, provinciale, et municipale", révèle le rapport préliminaire de la mission d'observation.
Et de poursuivre :
"Ces faibles pourcentages de candidates traduisent également le manque de volonté des partis politiques d'appliquer la loi électorale qui, en son article 13, demande aux formations politiques de tenir compte de la représentation des femmes. D'autre part, la Mission déplore le fait que cette disposition de la loi ne soit pas contraignante."
Pour ces élections marquant le 4e cycle en RDC, le législateur congolais a cherché à mettre en œuvre les dispositions de l'article 14 de la Constitution, garantissant la parité homme-femme au sein des institutions. À cet effet, l'article 13 de la loi électorale a été introduit, stipulant que les listes électorales comprenant au moins 50% de femmes dans une circonscription électorale sont exemptées du paiement de la caution.
Malgré cette innovation, certaines organisations de la défense des droits des femmes s'étaient montrées dubitatives, d'autant plus que cette innovation n'était pas contraignante. C'est le cas de Grace Lula, experte en matières électorales et membre du cadre permanent de concertation de la femme congolaise (CAFCO), qui, se confiant au DESK FEMME de ACTUALITE.CD, avait noté une lente avancée.
Clément MUAMBA