À l'instar des fronts militaires et diplomatiques, le gouvernement a reçu l'instruction d'accompagner et de soutenir le front judiciaire international engagé dans le cadre des crimes et violations graves des droits de l'homme et du droit international humanitaire dans la partie Est de la République Démocratique du Congo. Cette directive émane de Félix Tshisekedi lors de son intervention lors de la 118e réunion du conseil des ministres, qui s'est tenue vendredi 3 novembre 2023 à la Cité de l'Union Africaine.
"Dans le contexte particulier de l'agression subie par notre pays, la République Démocratique du Congo, dans sa partie orientale, en particulier en raison du Rwanda et de ses terroristes du M23, il est clairement établi que de nombreux crimes graves, odieux et crapuleux sont perpétrés contre les populations civiles, avec destruction et pillage de la faune, de la flore, et des richesses du pays, en violation des principes fondamentaux du droit international humanitaire et des droits de l'homme", a souligné Félix Tshisekedi lors de son allocution.
Faisant référence à ses précédentes déclarations lors du segment de haut niveau de la 52e session du conseil des droits de l'homme le 27 février 2023 à Genève, le porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, a précisé que le Président de la République s'était engagé à mettre fin à l'impunité en assurant que ces crimes graves ne resteraient pas impunis, et que leurs auteurs ne pourraient pas échapper à la justice, ni trouver de refuge ou d'excuses pour échapper à leurs responsabilités.
Patrick Muyaya a également souligné que le président de la République avait insisté sur la nécessité de mettre en œuvre un certain nombre d'initiatives visant à atteindre cet objectif, notamment la création, sous l'autorité de la ministre d'État, ministre de la Justice, d'une taskforce chargée de coordonner les enquêtes et les poursuites contre les auteurs de crimes graves devant les juridictions internationales. De plus, un mémorandum de coopération a été signé à Kinshasa entre la ministre de la Justice et garde des sceaux et le procureur de la Cour pénale internationale lors de sa visite dans le pays.
Dans l'optique de répondre aux besoins temporaires, techniques et matériels requis pour cette initiative, le président de la République a chargé le Premier ministre, en coordination avec les ministres des Affaires étrangères, de la Justice et garde des sceaux, du Budget, et des Finances, de fournir le soutien nécessaire du gouvernement.
Malgré la présence de la force régionale de l'EAC, les combats ont continué de s'intensifier dans la région, opposant le M23 aux Wazalendo. Les principales routes, telles que Burungu-Kilorirwe et Kitshanga-Mweso dans Masisi, ainsi que Mabenga-Kiwanja, Ishasha-Kiwanja et Rugarama-Kiwanja dans Rutshuru, ont été le théâtre de violences intenses.
La situation reste tendue dans la région, avec de graves conséquences humanitaires pour les populations civiles. La décision de retrait de la force régionale de l'EAC d'ici le 8 décembre suscite des attentes quant aux prochaines étapes à venir pour résoudre cette crise sécuritaire en RDC.
Clément MUAMBA