Dans la province du Sud-Kivu, les opérations militaires conjointes menées par les forces congolaises et burundaises ont provoqué une réorganisation des alliances et de la coopération entre les groupes armés opérant dans la région.
Un exemple significatif de cette évolution est l'apparent rapprochement entre la Résistance pour un État de droit au Burundi (RED Tabara) et les Forces nationales de libération (FNL).
Les tensions se sont accentuées en août, lorsque la Force de défense nationale du Burundi a affronté des membres présumés des FNL dans la province de Cibitoke, au Burundi. L'affrontement aurait entraîné la mort de six rebelles, tandis que la Force de défense nationale du Burundi aurait perdu trois soldats.
Dans un communiqué daté du 3 septembre, RED Tabara a revendiqué la destruction, le 2 septembre, d'une antenne de guidage d'avions à l'aéroport international de Bujumbura. L'organisation a également laissé entendre qu'elle était prête à mener des attaques au Burundi à tout moment.
Ces développements sont rapportés dans le dernier compte-rendu du Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, concernant la mise en œuvre de l'Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la République démocratique du Congo et la région, présenté le 3 octobre.
Parallèlement à ces événements, en août dernier, Alain Tribert Mutabazi, Ministre de la Défense Nationale et des Anciens Combattants du Burundi, et Jean-Pierre Bemba de la RDC ont officiellement conclu un protocole d'accord en matière de défense à Kinshasa. Cette cérémonie s'est tenue en présence des Présidents Evariste Ndayishimiye du Burundi et Félix Tshisekedi de la RDC.
Sur le plan géopolitique régional, le Président Tshisekedi voit en Ndayishimiye un allié stratégique, notamment face à d'autres acteurs régionaux tels que Paul Kagame et Yoweri Museveni. Les deux présidents partagent également des préoccupations communes, notamment la lutte contre les groupes armés actifs dans leurs régions respectives. Leur collaboration est renforcée par des signes de bonne entente, à l'instar du choix de Kinshasa comme première destination étrangère de Ndayishimiye après son investiture en 2021, soulignant ainsi la proximité entre les deux États.