La situation des déplacés de Kwamouth prend une tournure tragique dans la ville de Kikwit, située dans la province du Kwilu, en République démocratique du Congo. Les rapports indiquent que trente d'entre eux ont perdu la vie en raison des conditions de vie précaires auxquelles ils sont confrontés.
Initialement accueillis par des familles d'accueil dans l'espoir de recevoir une assistance du gouvernement ou des organisations humanitaires, ces déplacés se trouvent désormais dans une situation désespérée. Plusieurs mois se sont écoulés depuis leur arrivée, mais aucune aide significative n'a été apportée ni par les autorités ni par les partenaires humanitaires. Les familles d'accueil sont dépassées par la charge qui leur incombe et ne peuvent plus continuer à fournir un abri décent aux déplacés. C'est pourquoi certaines d'entre elles ont été contraintes de les renvoyer.
"Les familles d'accueil sont au bout de leurs ressources. Les conditions de nourriture, de logement et d'éducation pour les déplacés sont inacceptables. À Kikwit, nous déplorons déjà 620 déplacés, parmi lesquels 30 sont décédés en raison de la malnutrition et des conditions d'accueil déplorables. Les familles d'accueil ont commencé à les chasser parce qu'elles sont à bout de patience. Ces déplacés ont été confiés à elles par les services sociaux pour une période déterminée, mais ils viennent maintenant demander aux services sociaux de les reprendre", a déclaré Judith Mbila, secrétaire urbaine des affaires sociales.
Elle a ajouté : "Nous appelons le gouvernement à leur venir en aide, tout comme cela a été fait pour les déplacés de Kamwena Nsapu. Jusqu'à présent, aucune assistance n'a été apportée, et ces déplacés sont livrés à eux-mêmes."
Dans la ville de Bandundu, où résident 4 669 déplacés, une marche est prévue pour lundi prochain, motivée par des raisons similaires. Cette région a enregistré 69 décès parmi les déplacés qui sont arrivés en août 2022 pour fuir l'insécurité causée par les miliciens Mobondo, dans le cadre du conflit communautaire opposant les Teke et les Yaka.
La situation préoccupante des déplacés dans le Kwilu souligne la nécessité urgente d'une intervention gouvernementale et humanitaire pour fournir des conditions de vie dignes à ces personnes vulnérables qui ont déjà enduré d'innombrables souffrances. Le respect des droits de l'homme et la protection des populations déplacées devraient être une priorité absolue pour les autorités congolaises et la communauté internationale.
Jonathan Mesa