Comme annoncé lors de la 110e réunion du conseil des ministres, le gouvernement de la République Démocratique du Congo, par le biais du ministère des finances, et la Banque mondiale ont entamé des discussions sur des actions stratégiques et pratiques permettant d'accroître les impacts de développement générés par les projets financés par la Banque mondiale.
En effet, du lundi 2 à mardi 3 octobre 2023, Il s'agira principalement de réfléchir sur les impacts de développement des projets, par devoir de redevabilité du gouvernement de la RDC, soucieux de pratiquer une gestion efficiente et efficace des ressources publiques. Car, en dépit du fait que le portefeuille de la Banque mondiale a considérablement augmenté depuis ces cinq dernières années (8,5 milliards USD en 2023), il n'en demeure pas moins que l'ampleur et la pertinence des impacts de ces investissements restent controversées et parfois méconnues.
La revue de performance des projets suivra une démarche en trois étapes, à savoir : L'état des lieux des projets financés par la Banque mondiale durant ces 5 dernières années et les principaux résultats et impacts générés par ces financements ; l'identification des forces et faiblesses institutionnelles et opérationnelles dans la mise en œuvre des projets actuels et leur impact sur la réalisation des projets et enfin l''identification, sur base d'un diagnostic objectif, des actions stratégiques et pratiques axées sur le renforcement de la collaboration entre la Banque mondiale et le Gouvernement en vue de l'amélioration de la gestion des projets et l'accroissement des impacts à l'échelle au profit des populations.
"Permettez-moi de reconnaître sa participation accrue dans la mobilisation des ressources réalisée par la RDC dans le cadre des projets financés par la Banque mondiale. Ces allocations qui s’élevaient à 2,5 milliards USD en 2018 lors de la dernière revue du portefeuille est passé aujourd’hui à 8,5 milliards USD en 2023. Malgré ses bonnes performances, la qualité de la mise en œuvre des projets n’ont pas permis aux citoyens congolais de ressentir l’effet de cette croissance dans leur vie, faute d’une absorption ou une utilisation efficiente et efficace des ressources à cause des défis liés à la préparation et à l’exécution des projets sur financement extérieur. En d’autres termes, nous disposons des ressources qui ne sont pas utilisées de manière optimale alors que nous faisons face à des besoins de développement majeurs et urgents non-satisfaits, et en constante augmentation", a fait remarquer le ministre des finances Nicolas Kazadi dans son mot de circonstance.
À l'en croire, la revue conjointe du portefeuille de la Banque mondiale s’inscrit donc dans ce changement de paradigme afin de renforcer l’ampleur et la pertinence des impacts des investissements de la Banque.
"A ce titre, contrairement aux revues précédentes, celle-ci doit marquer la différence dans l’approche notamment celle du renforcement du rôle du gouvernement dans le suivi du portefeuille des projets et d’un accompagnement technique accru de la Banque mondiale. C’est sur fond de cet engagement commun que nos actions vont sans doute renforcer l’efficience dans l’utilisation des financements des projets et accroître l’efficacité socioéconomique des impacts de développement à l’échelle au profit des populations", a indiqué l'argentier national.
Albert Zeufack, directeur des opérations à la Banque mondiale, pour la RDC, l'Angola, le Burundi et le Sao Tomé et Principe estime que la revue du portefeuille est un moment extrêmement important puisqu'il s'agit de réfléchir ensemble et convenir des mesures nécessaires pour surmonter les obstacles, améliorer la mise en œuvre et accélérer le décaissement ainsi que les résultats visibles et les impacts concrets de ces projets en améliorant le quotidien des populations congolaises.
"Vous conviendrez avec moi que les populations congolaises qui nous jugeront nous tous, ces populations qui attendent avec impatience d'avoir de l'eau potable, d'avoir l'électricité, d'être capable d'envoyer les enfants à l'école, d'avoir les centres de Santé où on peut accoucher sans perdre la vie, tous ces services de base que la population attend, peuvent être remplis si ensemble nous accélérons la mise en œuvre de ces projets puisque les ressources sont disponibles et des ressources de très bonne qualité avec des coûts extrêmement faible", a-t-il interpellé le gouvernement dans son discours de circonstance.
Et d'ajouter :
"Si nous ne pouvons pas accélérer la mise en œuvre des projets, les populations comprendront que nous n'avons pas répondu à leur peine. Une consommation plus efficace de ces ressources avec des résultats concrets au niveau de la population permettrait à la RDC de mobiliser davantage les ressources particulièrement à la fin du cycle IDA dans un an et demi où nous nous battrons avec vous pour s'assurer que le portefeuille de la RDC augmente d'avantage".
Il convient de noter que l'évaluation des projets en cours s'inscrit dans le cadre des efforts entrepris conjointement par le Gouvernement et la Banque mondiale pour accélérer la mise en œuvre des projets, en renforcer la gestion et en améliorer les résultats. Elle s'appuie sur les missions de suivi et d'appui conduites par les spécialistes sectoriels de la Banque mondiale, les réunions périodiques que tiennent les UCP/CEP et les cadres du Bureau de la Banque mondiale et ceux de la CSPP (Cellule de suivi des projets et programmes du Ministère des Finances) et les discussions stratégiques entre l'équipe dirigeante de la Banque mondiale en RDC et le Ministre des Finances en sa qualité de Gouverneur de la Banque mondiale pour la RDC.
Cette revue marquera un pas important dans le renforcement du rôle du gouvernement dans le suivi du portefeuille des projets financés par la Banque mondiale.
Clément MUAMBA