Répression à Goma : une source gouvernementale confirme une quarantaine de personne tuées, un bilan actualisé attendu 

Ph. ACTUALITE.CD

Une source gouvernementale confirme à ACTUALITE.CD un bilan provisoire de 43 morts après la répression d’une manifestation anti-occidentale à Goma (Nord-Kivu) mercredi. AFP a, elle évoqué, les chiffres de 48 personnes tuées, selon ses sources.

Sur place à Goma, Constant Ndima Kongba, le gouverneur du Nord-Kivu à accordé une interview à ACTUALITE.CD donnant sa version.

« Pour l'instant, moi-même, depuis la matinée d'hier, je fais le tour de la ville. Ce que j'ai vu, conjointement avec le médecin, et qui a été consigné à la morgue du Camp Katindo à l'hôpital militaire, c'était 6 morts. J'ai poursuivi mon tour de la ville, je suis passé par la région militaire, puis par l'auditorat militaire, pour alerter l'auditeur afin qu'il déploie ses éléments sur le terrain ».

Et d’ajouter:

« J'ai coordonné les opérations depuis le centre de coordination afin de surveiller la situation, car la ville est menacée par des agresseurs. De telles situations peuvent nous surprendre par des incursions contre cette ville, et je devais rester serein. C'est ensuite que le bilan a commencé à s'alourdir. Jusqu'à maintenant, j'ai dépêché le médecin ce matin afin qu'il me fournisse un rapport exact sur le nombre de blessés et de morts ».

La situation, selon des sources locales contactées par ACTUALITE.CD, reste tendue. L'afflux massif de blessés nécessitant des transfusions sanguines démontre l'intensité des affrontements. L'hôpital CBCA Ndoshu était débordé mercredi, avec des scènes de "violence inouïes". En toile de fond de ces manifestations, un mélange complexe de spiritualité, d'activisme anti-occidental et de protestations contre la MONUSCO, la mission de l'Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo.

La tension est d'autant plus palpable que la ville est en ébullition, avec de nouvelles manifestations virulentes contre la MONUSCO. Toutefois, malgré cette agitation, un certain retour à la normale est observé, même si la situation reste fragile.

Il est encore trop tôt pour déterminer les causes profondes de cette agitation, mais ce qui est clair, c'est le décalage entre les chiffres avancés par les autorités locales et les rapports des médias. Une situation qui exige une enquête approfondie pour établir un bilan exact des pertes humaines.