Le Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde a remis vendredi 18 août 2023 au chef de l'État Félix Tshisekedi les conclusions des travaux de la table ronde sur l'état de siège en vigueur dans les provinces du Nord-Kivu et de l'Ituri.
Au cours de ces assises de trois jours soit du 14 au 16 août, les participants venus de différentes institutions, des provinces, délégués de gouverneurs militaires de deux provinces sous état de siège, les députés nationaux et provinciaux et les forces vives de la République, ont analysé la situation à travers trois commissions: la levée, la requalification ou le maintien de l'état de siège.
" Dans mon rôle de modérateur de ces travaux, il m'appartenait de suivre le travail fait au niveau des différentes commissions sur les thématiques qui concernaient cette question de l'état de siège et les recommandations qui devaient être faites à son Excellence Monsieur le Président de la République pour que dans le cadre institutionnel qui est le sien, puisse décider de la suite à donner sur les préoccupations de l'état de siège dans les deux provinces précitées. Ces travaux se sont sanctionnés par un rapport qui a été préparé au niveau du secrétariat technique qui suivait la table ronde et il m'appartenait de venir le remettre en main propre à son Excellence Monsieur le Président de la République au nom de tous les délégués et participants à cette table ronde ", a indiqué Sama Lukonde devant la presse à l'issue de l'entretien avec Félix Tshisekedi.
À moins de cinq mois de la tenue des élections, des acteurs politiques attendent voir cette mesure levée pour bien se lancer dans les activités politiques (dépôt des candidatures et campagne électorale) qui selon eux, pendant l'état de siège ne sera pas facile.
Cette mesure exceptionnelle est décriée par plusieurs acteurs sociopolitiques de ces deux entités faute de résultats sur le terrain. Les violences armés perpétrées par les forces négatives ne font que s’accentuer.
L'état de siège est en vigueur dans les provinces de l'Ituri et du Nord-Kivu depuis mai 2021. Sur terrain, des voies se sont élevées à plusieurs reprises pour exiger la levée de cette mesure qui n’a fait qu’aggraver la crise sécuritaire. Cette mesure d'exception a coïncidé avec la résurgence de la rébellion du M23 qui occupe des agglomérations dans les territoires de Rutshuru, Nyiragongo et Masisi au Nord-Kivu. Toutes les initiatives militaires pour défaire cette rébellion n’ont pas abouti. Actuellement les options diplomatiques sur la table peinent à produire d’effets.
Clément MUAMBA