Corneille Nangaa, ancien président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) et actuel leader du parti politique "Action pour la Dignité du Congo et de son peuple" (ADCP), se trouve en exil et exprime des inquiétudes quant à sa sécurité. Dans une récente interview sur RFI, il a fait des déclarations critiques envers le gouvernement en place et a soulevé des préoccupations sur la situation politique en République démocratique du Congo (RDC).
Nangaa a affirmé que des mesures devraient être prises pour mettre fin au mandat de Félix Tshisekedi, considérant son administration comme une "parenthèse" qui doit être rapidement fermée. Il a critiqué la manière dont les questions nationales sont gérées, soulignant la légèreté et les décisions imprudentes prises en matière de sécurité. Selon lui, si cette approche continue, le Congo pourrait être perdu. Nangaa a également remis en question la manière dont la sécurité du pays est gérée, notant les décisions "hasardeuses" prises sans planification préalable.
Il a également révélé qu'il ne se sentait plus en sécurité depuis plusieurs mois et que sa garde lui avait été retirée, malgré ses droits légaux. Il a lié ces événements aux circonstances entourant la mort de certaines personnalités, telles que Kahimbi et Okende.
L'ancien président de la CENI a également critiqué l'état de siège en cours dans les provinces de l'Est de la RDC, mentionnant notamment la présence présumée de combattants FDLR au sein de la garde républicaine. Ses propos ont été qualifiés d'"extrême gravité" par le ministre de la Communication et des médias, Patrick Muyaya. Nangaa a réagi à ces accusations en déclarant que ses propos étaient documentés et que les critiques du gouvernement étaient une tentative d'étouffer la vérité et la démocratie.
Il convient de noter que Corneille Nangaa est actuellement sous sanctions des États-Unis. Le Trésor américain l'a sanctionné pour des allégations de "corruption persistante" liée aux élections de décembre 2018 en RDC. Les sanctions visent également d'autres responsables de la CENI. Le Trésor américain affirme que Nangaa et ses collaborateurs ont détourné des fonds opérationnels de la CENI à des fins personnelles et politiques, retardant ainsi le processus électoral. L’intéressé a toujours nié ses accusations.