Le député national Fabrice Bandenonga Akukpa considère que les travaux de la table ronde sur l'état de siège en vigueur dans les provinces de l'Ituri et du Nord-Kivu vont suffisamment aider le chef de l'État Félix Tshisekedi à prendre une décision qui va dans le sens de la volonté des populations de ces deux provinces, à savoir la levée de cette mesure d'exception.
L'élu de Djugu (Ituri) et président de la commission levée de l'état de siège révèle qu'en plénière l'option de la levée de l'état de siège a pris le devant sur d'autres propositions faites par les participants.
« Il y avait trois options levées : le maintien, la requalification ainsi que la levée pure et simplement de l'état de siège. Les participants ont vidé la salle dans les deux premières thématiques pour aller et revenir gonfler la dernière thématique qui était la levée de l'état de siège. Nous avions commencé avec environ 80 participants pour terminer avec 196 participants parmi lesquels 195 ont voté pour la levée de l'état de siège et la commission qui devrait travailler sur la requalification a rejoint la position de levée de l'état de siège parce que les gens se sont prononcés contre la requalification », a-t-il expliqué à la presse après la clôture des travaux.
Et de poursuivre :
« Au finish, il y a deux options qui restent sur la table. La levée de l'état de siège qui est majoritaire ainsi que le maintien de l'état de siège qui prend une petite minorité. L'ambiance de la salle déjà a dessiné mais nous nous étions juste des serviteurs pour éclairer la lanterne du président de la République pour qu'il sache ce que pense la population de l'est sur l'état de siège et je pense que sa lanterne est suffisamment éclairée et nous demandons à Dieu de lui donner la sagesse nécessaire pour pouvoir donner la version finale qui aille dans le sens de rencontrer la préoccupation de sa population qui lui avait fait confiance et qui veut encore lui faire confiance ».
Durant trois jours, les participants aux travaux à savoir, des membres du gouvernement, des députés nationaux et sénateurs, les présidents des assemblées provinciales et leurs adjoints, les gouverneurs civils remplacés par les militaires, les dirigeants de la FEC, les dirigeants de la société civile, etc. ont réfléchi sur les forces, les faiblesses, et les autres contours de l'état de siège en vue d'éclairer et d'orienter la décision du président de la République sur son maintien, sa requalification ou sa levée pure et simple.
À moins de six mois de la tenue des élections, des acteurs politiques attendent voir cette mesure levée pour bien se lancer dans les activités politiques (dépôt des candidatures et campagne électorale) qui selon eux, pendant l'état de siège ne sera pas facile.
Cette mesure exceptionnelle est décriée par plusieurs acteurs sociopolitiques de ces deux entités faute de résultats sur le terrain. Les violences armés perpétrées par les forces négatives ne font que s’accentuer.
L'état de siège est en vigueur dans les provinces de l'Ituri et du Nord-Kivu depuis mai 2021. Sur terrain, des voies se sont élevées à plusieurs reprises pour exiger la levée de cette mesure qui n’a fait qu’aggraver la crise sécuritaire. Cette mesure d'exception a coïncidé avec la résurgence de la rébellion du M23 qui occupe des agglomérations dans les territoires de Rutshuru, Nyiragongo et Masisi au Nord-Kivu. Toutes les initiatives militaires pour défaire cette rébellion n’ont pas abouti. Actuellement les options diplomatiques sur la table peinent à produire d’effets.
Clément MUAMBA