11e sommet du mécanisme régional de suivi de l'accord cadre : Kinshasa confirme sa participation et fustige la mauvaise foi de Kigali à travers des infiltrations multiples et son influence direct sur le M23

Premier Conseil des ministres du gouvernement Sama 2
Premier Conseil des ministres du gouvernement Sama 2

La prochaine rencontre des pays signataires de l’Accord-cadre et des institutions garantes va se tenir au mois de mai de l'année en cours au Burundi, dont le gouvernement avait, lors du dernier sommet à Kinshasa, accepté d’accueillir le 11e sommet du Mécanisme Régional de Suivi de l’Accord-cadre. Dans sa communication lors de la 96e réunion du conseil des ministres, le premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge, a confirmé la participation de la République Démocratique du Congo à ces assises qui coïncident avec la détérioration de la situation sécuritaire dans la partie Est du pays.

« Le premier ministre a informé le conseil de la participation de notre pays à ces assises prévues du 2 au 6 mai 2023 à Bujumbura. Il a indiqué que cette réunion va se tenir dans un climat de recherche de la paix et de la sécurité dans l'Est de notre pays avec en toile de fond la mise en œuvre de l'accord de Nairobi et la feuille de route de Luanda à travers notamment le cantonnement des éléments du M23 et le déploiement des forces régionales de la Communauté de l'Afrique de l'Est », rapporte le compte rendu de la réunion.

Pour le Chef du gouvernement, ces efforts sont annihilés  par la mauvaise foi du Rwanda à travers des infiltrations multiples et son influence direct sur ce mouvement terroriste. Il a rappelé qu'en date du 24 février 2022, les travaux de la dixième réunion avaient plenché sur le bilan de la situation politique et des conditions de sécurité dans la région ainsi que des progrès enregistrés dans la mise en œuvre de l'accord cadre depuis la dernière réunion tenue à Kampala en octobre 2018.

« Les trois signataires dudit accord seule la République Démocratique du Congo a accompli les 9 engagements et a même institué un mécanisme national de suivi, cette situation impuissante de la communauté internationale pourtant garant dudit accord a obligé les autres signataires à fournir plus d'efforts dans la matérialisation des recommandations », a-t-il rappelé dans le compte rendu de la réunion.

Le 24 février dernier, l’Accord-cadre d’Addis Abeba a totalisé 10 ans depuis sa signature par 11 États et quatre institutions internationales et régionales à savoir les Nations-Unies (ONU), l'Union Africaine (UA), la Conférence Internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL) et la Communauté de Développement de l'Afrique Australe (SADC). Cet accord porte sur la paix, la sécurité et la coopération en République Démocratique du Congo et dans la région. L’Accord-cadre d’Addis Abeba avait suscité l’espoir de lendemains meilleurs après des décennies de conflits, d’instabilité, d’exploitation et de souffrance dans la partie orientale de la RDC mais son application comme il faut a toujours été un problème que ça soit du côté de la RDC que du côté de ses partenaires.

Dans le cadre de cet accord, l’État congolais s’était engagé à réformer en profondeur le secteur de la sécurité, à consolider l’autorité de l’État dans les Provinces de l’Est du pays et à promouvoir la réforme des institutions du pays. Les pays de la région avaient souscrit à respecter la souveraineté et l’intégrité du pays et à ne pas s’ingérer dans les affaires intérieures, à ne pas tolérer ni fournir une assistance aux groupes armés, à renforcer la coopération régionale, à ne pas héberger ni fournir une protection à des personnes impliquées dans des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité, des actes de génocide ou des crimes d’agression et à faciliter l’administration de la justice grâce à la coopération judiciaire dans la région.

Quant à la communauté internationale, le Conseil de sécurité de l’ONU s’engageait à rester saisi de l’importance d’un soutien à la stabilité à long terme de la RDC et de la région des Grands Lacs.

Clément MUAMBA