Rien n’a changé dans l’attitude du conseil de sécurité: rappel de la responsabilité de la RDC, condamnation de l’avancée du M23 et de ses soutiens extérieurs et molles menaces 

Une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies
Une réunion du Conseil de sécurité des Nations unies

Les membres du Conseil de sécurité des Nations-unies se sont réunis le 29 mars à New York (USA) pour évoquer la situation en RDC. Au sortir de leurs échanges, il ont publié une déclaration qui somme toute n’est pas différente de la position déjà connue de l'organe exécutif de l’ONU sur la crise provoquée par la réactivation du M23 et de l’agression rwandaise.

Alors que Kinshasa espérait un mouvement considérable du curseur après la visite des ambassadeurs de conseil à Kinshasa et à Goma, rien de tel ne s’est produit du moins dans la communication publique.

Ils ont encouragé le Gouvernement congolais à poursuivre l’action qui incombe au premier chef au Congo d’assurer la responsabilité de protéger les civils se trouvant sur son territoire ainsi que la sûreté et la sécurité du personnel et des biens des Nations Unies. 

"Je tiens à insister là-dessus, les Nations-Unies ne peuvent pas tout faire, elles ne sont pas en charge de tout, les autorités de la République Démocratique du Congo sont également en charge, les Forces Armées de la République Démocratique du Congo sont chez elles aussi. C'est une responsabilité qui leur incombe, les Nations-Unies sont là pour aider, il n'y a pas de solution magique, ce ne sont pas les Nations-Unies qui vont régler toutes seules les problèmes”, disait Nicolas de Rivière, ambassadeur de la France au Conseil de sécurité des Nations-unies, le 11 mars à Goma.

Concernant le M23, le Conseil a une fois de plus condamné « fermement » l’augmentation du nombre d’attaques les avancées réalisées par ce mouvement sur le terrain, « qui concourent à la dégradation de la sécurité et de la stabilité dans la région et exacerbent davantage une situation humanitaire extrême ».  Comme lors de précédentes sorties, le conseil exige la mise en œuvre pleine et immédiate des engagements pris en faveur de la cessation des hostilités, la fin de toute nouvelle avancée du M23 et son retrait de tous les secteurs occupés, comme convenu dans le processus de Luanda qui a été approuvé par l’Union africaine. Ce mouvement est censé s’être retiré ce jeudi 30 mars. 

Le Conseil de sécurité ne nomme pas le Rwanda directement comme agresseur de la RDC. Il reprend la formule utilisée depuis plusieurs mois et « enjoint à toutes les parties extérieures à la République démocratique du Congo de cesser immédiatement d’appuyer le M23, qui est visé par des sanctions du Conseil, et de se retirer du pays ». Pourtant acculé par des journalistes à Goma, le langage était un plus ferme.

« Il n’est plus à démontrer non plus que le Rwanda soutient le M23. Il est d’autre part clairement établi aussi qu’il y a des incursions de l’armée régulière rwandaise dans le Nord-Kivu. Cela aussi est inacceptable. Cela fait partie des sujets dont il faut discuter. Il faut que ça cesse », avait reconnu Nicolas de Rivière.

A New-York, le Conseil s’est contenté de se dire « préoccupé par les tensions qui règnent entre la République démocratique du Congo et le Rwanda » et a lancé à cet égard « un appel au calme et à un dialogue accru entre les deux pays pour faire avancer une paix durable dans la région ».  

Sans évoquer clairement les sanctions tant réclamées par la partie congolaise, le Conseil de sécurité a souligné « qu’il est prêt à désigner des personnes ou des entités qui se livrent ou concourent à des actes qui compromettent la paix, la stabilité ou la sécurité de la République démocratique du Congo, notamment qui fournissent à toute personne ou entité désignée un quelconque appui financier, matériel ou technologique ou des biens ou services ».

Le seul véritable plaidoyer est peut-être celui dont a bénéficié la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO). Le conseil a demandé une fois de plus aux parties de continuer de s’attacher à coopérer pleinement avec la Mission et a prié le Secrétaire général de la doter des moyens d’action dont elle a besoin pour s’acquitter de son mandat ».