Principal catalyseur de la signature de la déclaration de principes entre le gouvernement de Kinshasa et l’AFC/M23 ce samedi, le Qatar a loué une intention sincère qui a caractérisé les deux parties à Doha. Lors d'un point de presse juste après la signature, le ministre des affaires étrangères du Qatar, Mohammed Bin Abdulaziz Al Khulaifi, a par ailleurs reconnu la bonne intention avec laquelle les représentants des parties ont signé ce texte, tout en faisant savoir l'immixtion des influences extérieures dans un conflit interne.
« Nous ne pouvons ignorer que, même si le conflit est principalement interne, il y a toujours, dans de tels cas à travers le monde, des influences extérieures qui s'immiscent d'un côté ou de l'autre. Mais toutes ces parties impliquées ont agi avec une intention sincère, et c'est cela qui est essentiel dans cette affaire : la manière d'aborder ce dossier avec une réelle bonne foi. Et ici, en toute sincérité, j'aimerais exprimer ma gratitude aux présidents Tshisekedi et Kagame avec lesquels j'ai eu l'honneur, cette semaine, d'avoir des échanges approfondis et constructifs », a-t-il déclaré.
Pour le facilitateur, qui souhaite la restauration de l'autorité de l'État sur l'ensemble de la RDC, estime que la situation nécessite un dialogue puis un suivi de ce dernier. Il en appelle à la persévérance pour que les protagonistes arrivent à des accords complets.
«Les résultats escomptés sont sans aucun doute la restauration de l'autorité de l'État sur l'ensemble de son territoire, et cela est tout à fait naturel pour n'importe quel pays, peu importe qui est le président, l'administration ou le responsable. C'est une question qui concerne tout pays, mais il est essentiel que l'État exerce un contrôle sur l'ensemble de son territoire, car cela garantit la sécurité, la stabilité et le respect des droits de tous les citoyens. Mais nous savons qu'il y a un conflit en cours. La situation nécessite un dialogue, un suivi de ce dialogue et demande de la persévérance pour parvenir à des accords détaillés, complets et exhaustifs », ajoute Mohammed Bin Abdulaziz Al Khulaifi.
Quelques heures après la signature de la déclaration de principes, le Rwanda, à qui Kinshasa attribue la paternité des rebelles de l’AFC/M23, a salué avancée significative vers la résolution pacifique du conflit dans l'est de la RDC, en s'attaquant aux causes profondes du conflit et en rétablissant la sécurité et la stabilité dans notre région.
Dans un communiqué, le gouvernement dit sa détermination à contribuer à une paix durable et au développement économique dans la région des Grands-lacs, appelant au soutien de « la poursuite des progrès jusqu'à sa conclusion.
Voici quelques points figurant dans la déclaration de principes signée ce samedi 19 juillet à Doha:
-Le respect d’un cessez-le-feu permanent, incluant l’arrêt des attaques par air, terre, mer ou lacs, la fin de toute propagande haineuse et l’interdiction de prises de position par la force ;
-La création d’un mécanisme de vérification du cessez-le-feu impliquant la MONUSCO et des dispositifs régionaux si nécessaire ;
-Des mesures de confiance, notamment la mise en place d’un mécanisme, sous facilitation du CICR, pour organiser la libération des détenus d’intérêt ;
-Une feuille de route pour restaurer l’autorité de l’État dans l’Est de la RDC, qui sera précisée dans l’accord de paix à venir ;
-L’engagement pour le retour volontaire et digne des réfugiés et déplacés internes, en coordination avec les pays d’accueil et le HCR.
Le gouvernement congolais était représenté par Sumbu Sita Mambu, représentant spécial du président chargé des processus de Luanda et de Nairobi. L’AFC/M23 était représentée par Benjamin Mbonimpa, secrétaire permanent du mouvement.
Les deux parties s’engagent à appliquer immédiatement les dispositions de la Déclaration de principes, au plus tard le 29 juillet 2025, et à entamer les négociations de l’accord de paix au plus tard le 8 août, avec une signature prévue d’ici au 18 août.
Samyr LUKOMBO