M23: Félix Tshisekedi réclame  à la CEEAC de sanction contre de Rwanda

Félix Tshisekedi
Félix Tshisekedi, président de la RDC

La détérioration de la situation sécuritaire dans l'Est de la République Démocratique du Congo a été abordée par le Président Félix Tshisekedi dans son discours ce samedi 25 février 2023 à l'ouverture des travaux de la 22e session de la conférence des Chefs d'État et de gouvernements de la Communauté Économique des États de l'Afrique Centrale (CEEAC).

Félix Tshisekedi dit avoir noté que malgré les éclairs observés lors du dernier sommet à Addis-Abeba, l'application des résolutions sur terrain peine encore à se matérialiser.

"Concernant l'agression de la République Démocratique du Congo, la sous région s'est alignée sur le plan de sortie de crise de Luanda mais qui peine à produire des effets malgré la récente éclairci survenue à l'union africaine lors de la session extraordinaire du conseil de Paix et sécurité sur la question sécuritaire à l'Est de la République Démocratique du Congo qui a rappelé la viabilité et la nécessité de revitaliser l'accord cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la République Démocratique du Congo et la région autrement dénommé Accord cadre d'Addis Abeba", a-t-il fait savoir dans son discours.

Le président congolais a appelé à l'application des dispositions statutaires de l'organisation face à l'agression subie par un de pays membre de l'organisation.

"Face à cette agression, la République Démocratique du Congo se refusait d'être juge et partie au sein de notre communauté en sollicitant auprès de la conférence de la CEEAC l'application de l'article 99 alinéa 2 du traité révisé qui prévoit la suspension de la prise de parole et du droit de vote, la suspension de la participation aux activités de la communauté, le rejet de la présentation des candidatures aux postes statutaires pour ne citer que ces sanctions", a-t-il plaidé.

Avant le sommet de l'Union africaine (UA), les chefs d'Etat de la Communauté d'Afrique de l'Est (EAC), réunis vendredi, ont de nouveau appelé à "un cessez-le-feu immédiat" et demandé un "retrait de tous les groupes armés d'ici le 30 mars" dans l'est de la RDC. Le M23 a repris les armes fin 2021 en reprochant à Kinshasa de n’avoir pas respecté des engagements sur la démobilisation de ses combattants. Elle s'est emparée depuis de vastes pans de territoire au nord et au nord-ouest de Goma.

Kinshasa accuse le Rwanda de soutenir cette rébellion, ce qui est corroboré par des experts de l'ONU et plusieurs pays occidentaux, bien que Kigali s'en défende. Plusieurs initiatives diplomatiques, infructueuses jusqu'à présent, ont été lancées, notamment par l'EAC, qui a créé une force régionale censée s'assurer du retrait du M23 des positions conquises depuis un an. 

Comme la mission des Nations unies, accusée d'inefficacité face aux nombreux groupes armés qui sévissent dans l'est de la RDC depuis près de 30 ans, cette force régionale est de plus en plus critiquée par la population

Clément MUAMBA