« La RDC doit au minimum suspendre sa participation à l’OIF tant qu’elle sera dirigée par une partisane de l’agression », clame Fayulu

Louise Mushikiwabo, SG de l’OIF
Louise Mushikiwabo, SG de l’OIF

Martin Fayulu ne décolère pas face à l’Organisation Internationale de la Francophonie. Au début du sommet de Djerba, il avait affiché ses attentes par rapport à la situation sécuritaire dans l’Est de la RDC. Il s’attendait à une condamnation sans équivoque de « l’agression de la RDC par le Rwanda à travers ses supplétifs de M23 ». Si elle ne fait pas, « cette institution internationale perd sa raison d’être. Et la RDC n’aura plus aucun intérêt d’y rester membre », disait-il. Ce lundi, il est revenu sur les propos de Louise Mushikiwabo sur « les forces qui seraient massées le long de la frontière congolo-rwandaise et qui serait une menace pour la sécurité du Rwanda ».

« Les propos de Mme Mushikiwabo sont intolérables et la réaction du Ier Ministre Sama Lukonde est d’une pusillanimité inacceptable. Au minimum, la RDC doit suspendre sa participation à l’OIF tant qu’elle sera dirigée par une partisane de l’agression rwandaise contre la RDC », a dit le coordonnateur de Lamuka.

Et d’ajouter: « Dans ses propos avant le sommet de Djerba, Madame Louise Mushikiwabo a violé intentionnellement l’article Ier de la Charte de l’OIF. Cette organisation se doit d’en tirer les conséquences qui s’imposent ».

« La Francophonie, consciente des liens que crée entre ses membres le partage de la langue française et des valeurs universelles, et souhaitant les utiliser au service de la paix, de la coopération, de la solidarité et du développement durable, a pour objectifs d’aider : à l’instauration et au développement de la démocratie, à la prévention, à la gestion et au règlement des conflits, et au soutien à l’État de droit et aux droits de l’Homme ; à l’intensification du dialogue des cultures et des civilisations ; au rapprochement des peuples par leur connaissance mutuelle ; au renforcement de leur solidarité par des actions de coopération multilatérale en vue de favoriser l’essor de leurs économies ; à la promotion de l’éducation et de la formation. Le Sommet peut assigner d’autres objectifs à la Francophonie. La francophonie respecte la souveraineté des États, leurs langues et leurs cultures. Elle observe la plus stricte neutralité dans les questions de politique intérieure.

Les institutions de la présente Charte concourent, pour ce qui les concerne, à la réalisation de ces objectifs et au respect de ces principes », dit cet article de la charte adoptée à Antananarivo, le 23 novembre 2005.

Du côté du gouvernement, on désapprouve les propos de Mushikiwabo, mais on se félicite de la position de l’organisation.

« A côté de cette question sécuritaire, nous avons voulu que les résolutions soient prises et nous remercions ici la francophonie parce que nous avons pu voir dans les résolutions qui ont été prises, cette condamnation des violences qui sont faites au Congo, ce soutien humanitaire qui doit être apporté, mais surtout au-delà de cette question, la condamnation de tout soutien aux groupes armés et forces négatives qui sévissent en RDC. Et donc, nous espérons qu’avec toutes ces actions, il y aura une convergence pour que finalement nous puissions avoir la paix. Surtout d’abord, parce que nous nous approchons d’une année électorale. Et c’est important que tous les Congolais puissent participer à ce processus », a déclaré Jean-Michel Sama Lukonde.