Les délégations du gouvernement congolais et de l’AFC/M23 ont toutes deux brillé par leur absence, vendredi 8 août dernier, à Doha au Qatar, où elles étaient attendues pour la poursuite des discussions après la signature, le 19 juillet passé, de la déclaration des principes. Ce rendez-vous manqué, du reste largement commenté à Kinshasa, ne signifie nullement l'arrêt de la médiation par l'Etat qatari, a apaisé Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement et ministre de la communication et des médias.
Au cours d’une émission “Congolais Telema” (congolais, tiens-toi debout en Lingala) diffusé en direct de la chaîne nationale (RTNC), Patrick Muyaya, qui revenait sur les orientations du président de la République et de la première ministre lors du tout premier Conseil des ministres de Suminwa 2, a expliqué que la médiation ne se fait pas forcément à la place publique. Le porte-parole de l'exécutif s'est, par ailleurs, réjoui des effets produits par son communiqué du dimanche dernier d'avant la reprise des pourparlers, ayant poussé Doha a travaillé sur une ébauche.
“Il faut considérer que tout ce qui se fait dans le cadre de la médiation n'est pas forcément visible. Mais ce que je peux vous dire aujourd'hui est qu'à la suite de la communication qui était sortie hier, le médiateur qatari a travaillé sur une ébauche, parce que c'est la médiation qui prend l'initiative de faire avancer les parties parce qu'il connaît les cahiers de charges. Et je pense que cette semaine, nos équipes vont se rendre à Doha pour continuer la discussion dans un cadre où, pour nous, les lignes rouges sont fixées : respect de l'intégrité territoriale, de la souveraineté conformément à la constitution”, a-t-il déclaré.
Bien avant la reprise des négociations entre Kinshasa et l'AFC/M23 à Doha, le gouvernement congolais a renouvelé sa reconnaissance au Qatar pour son engagement constant en faveur d'une médiation "discrète" et "efficace" qui demeure essentielle à l'aboutissement du processus de paix.
La déclaration des principes, qui doit déboucher sur un accord de paix dans l'Est de la RDC, dirigé désormais en grande partie par les rebelles, exige un cessez-le-feu immédiat et la libération des prisonniers de deux parties. Deux jours après la signature de ce texte, le Comité International de la Croix-Rouge avait exprimé sa disponibilité à faciliter à libération de personnes détenues et par l’armée congolaise et le mouvement rebelle de l’AFC/M23, ce que la rébellion avait imposé comme l'une des conditions pour son retour à Doha.
Samyr LUKOMBO