RDC: des soldats rwandais aux côtés des combattants du M23, de nouvelles preuves 

Un militaire de l'armée rwandaise
Un militaire de l'armée rwandaise

Le Baromètre sécuritaire du Kivu (KST),  projet né de la coopération entre le Groupe d’étude sur le Congo (GEC), rattaché à l’Université de New York, et l’ONG Human Rights Watch), a publié ce samedi de nouveaux éléments prouvant l’engagement de l’armée rwandaise aux côtés du M23 dans l’Est de la RDC. 

Il évoque particulièrement l’offensive lancée du 20 au 30 octobre 2022. Le Baromètre sécuritaire du Kivu rapporte que le 24 octobre, en pleine progression du M23, un soldat rwandais s’était rendu à la base de la Monusco à Kiwanja,  cette agglomération est située à environ 30 km de la frontière rwandaise la plus proche. 

« Il a déclaré ne pas vouloir se battre, ni vouloir rentrer au Rwanda », explique le KST.

« Des images de drone prises à Rugari le 30 octobre, jour d’un affrontement contre des FDLR et Nyatura qui disputaient le contrôle de la localité, montrent de nombreux soldats portant un équipement militaire similaire à celui des RDF », ajoute le KST qui rappelle que six sources diplomatiques différentes, occidentales et onusiennes, lui ont affirmé que des troupes rwandaises étaient présentes lors cette dernière offensive du M23.

Dans une allocution filmée diffusée sur la télévision nationale, Félix Tshisekedi avait une fois de plus accusé le Rwanda d’avoir agressé son pays sous couvert du M23. Face à ce regain de tension, les voies diplomatiques se sont réactivées. De nouvelles discussions sont annoncées sous l’égide de l’EAC le 16 novembre à Nairobi.

Toujours cette semaine, Hadja Lahbib, Ministre fédérale belge des Affaires étrangères, des Affaires européennes et du Commerce extérieur, et des Institutions culturelles fédérales a appelé lundi « le Rwanda à contribuer à la désescalade et utiliser tous les moyens à sa disposition pour persuader le M23 de cesser immédiatement les combats, de se retirer des zones conquises et de se réengager dans un processus de désarmement, de démobilisation et de réintégration communautaire ». Elle l’a dit lors de son entretien téléphonique avec son homologue rwandais Vincent Biruta. 

Avant elle, Robert Wood, Représentant alternatif pour les Affaires politiques spéciales au sein de la Mission des États-Unis auprès des Nations unies, avait pris la parole au cours d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU sur la région des Grands Lacs. Il avait clairement évoqué le rôle du Rwanda dans la résurgence du M23.