RDC : la VSV attend des sanctions sévères contre les policiers auteurs des violences lors de la manifestation des médecins

1
Photo d'illustration

La Voix des Sans Voix pour les droits de l’homme (VSV) condamne avec véhémence   la répression barbare et brutale, mercredi 21 septembre 2022, de la marche pacifique organisée par le « Syndicat National des Médecins (SYNAMED) » par des éléments de la Police Nationale Congolaise (PNC) sur l’avenue des Huileries au niveau de l’agence Access Bank et le Night-Club Ngwasuma à Kinshasa/Gombe.

L’ONG attend du gouvernement de faire diligence pour interpeller les éléments de la PNC auteurs de brutalités, humiliations et traitements cruels, inhumains ou dégradants à l’égard des médecins lors de leur marche pacifique afin qu’ils répondent de leurs actes. L’organisation insiste aussi pour la prise en charge de la réparation des préjudices subis ainsi que les réponses aux revendications des Médecins.

En effet, cette marche pacifique programmée sur toute l’étendue du territoire national s’est déroulée sans accrochages dans dix-huit (18) provinces de la République Démocratique du Congo (RDCongo) sauf dans la ville-province de Kinshasa et dans la province du Tanganyika.

Selon les informations recueillis et rapportée par la VSV, à Kinshasa la marche pacifique de SYNAMED devait partir de la Gare Centrale à Kinshasa/Gombe jusqu’à la Primature où il était prévu le dépôt d’un mémorandum adressé au Chef de l’Etat Monsieur Félix Antoine TSHISEKEDI TSHILOMBO portant sur diverses revendications notamment le paiement des indemnités de logement et de transport. 

Le SYNAMED avait pris soin d’écrire à toutes les autorités politico-administratives de toutes les provinces pour les informer de la tenue de cette marche pacifique. A Kinshasa, une lettre avec accusé de réception a été déposée le 10 septembre 2022 auprès du Gouverneur de la ville. Ce dernier a réagi la veille de la tenue de l’activité, soit dix (10) jours après dans la soirée, pour interdire ladite marche sous prétexte que le contexte sécuritaire ne s’y prêtait pas. Quelques conciliabules ont été effectuées avec les organisateurs de ladite marche sans résultats. Ce refus par l’autorité de la ville de Kinshasa a poussé les médecins à descendre dans la rue pour entamer la marche au sortir de la paroisse Notre Dame de Fatima à Kinshasa/Gombe où ils devaient se retrouver de commun accord avec le Gouverneur de la ville le même mercredi 21 septembre 2022 vers 9 heures pour harmoniser les points de vue.

Juste au début de la procession, plusieurs éléments de la PNC dépêchés sur terrain débarquent sur l’avenue des Huileries avant le croisement avec le Boulevard du 30 juin pour lancer des gaz lacrymogènes afin de disperser les manifestants. Ceux-ci ont été tabassés, roués de coup de bâtons, des cordelettes, des matraques électriques… appliquées sur les médecins dont certains ont été appréhendés avant d’être embarqués sans ménagement à bord d’une jeep de la PNC n°06/01 puis relaxés. Plusieurs blessés ont été répertoriés parmi les manifestants. L’un d’eux a été visé par une grenade qui a explosé sur son corps brûlant et déchiquetant sa blouse blanche. Les policiers se sont même évertués à piller et extorquer les effets personnels des médecins dont argent, téléphones portables, et autres effets personnels.

Le bilan fait état d’une dizaine des médecins blessés parmi lesquels on peut citer docteurs KABUSE (réanimateur à l’Hôpital Général de Référence de Kinshasa (HGRK), Gilembe du Centre Mère et Enfant de Barumbu, MISENGELO BOBO du CEMMAS à Yolo/Mabanga (blessé à la tête), Mme NGONGO TATIANA de HGRK (entorse à la cheville droite…). Toutes les victimes ont été prises en charge par le SYNAMED.

Pour rappel, les médecins membres du SYNAMED observent actuellement une grève dans les établissements hospitaliers publics. L’objectif de cette grève est de dénoncer la précarité de leurs conditions socio-professionnelles caractérisées par l’inexistence d’un salaire de base pour les jeunes médecins, l’existence des médecins non mécanisés, non payés et donc non reconnus par la Fonction Publique, la non prise en charge des médecins malades par le gouvernement, l’inexistence de la retraite des médecins, la non prise en charge de médecins décédés et leurs membres de famille et l’absence du décompte final. De même, des médecins engagés depuis 2019 ne sont pas encore notifiés jusqu’ à ce jour…

Toutes les promesses faites après discussions et rencontres entre le gouvernement congolais et les syndicats des médecins ne sont jamais réalisées. Toutes les démarches entreprises par ces derniers pour obtenir une audience auprès du Chef de l’Etat afin de présenter leurs doléances se butent à une fin de non-recevoir.