Plusieurs sources confirment à ACTUALITE.CD des affrontements mardi dernier entre les Teke et les Yaka dans les villages Ingwene et Bisiala, dans le territoire de Kwamouth (Mai-Ndombe). Les bilans divergent selon les sources et font froid au dos. La société civile de Mai-Ndombe parle de plus de 90 morts, soit 70 à Ingwene et 20 à Bisiala.
"Au niveau du village Ingwene, il y a eu 70 morts, on a tué 25 Teke y compris le chef coutumier, du côté des Yaka il y a eu 45 morts plus 5 militaires. Au niveau de Bisiala il y a eu une vingtaine de morts", a déclaré Fidèle Lizoringo, président de la société civile de Mai-Ndombe.
Le vice-président de la société civile de Kwamouth, Martin Suta lui, parle de plus de 60 morts.
" C'était la nuit d'avant hier, il y a eu affrontements entre les deux communautés y compris les militaires. Il y a eu beaucoup de décès. Pour les militaires c'est 5 plus un policier. Du côté de la population c'est 24 Teke tués, et de la part des Yaka 35 morts. Il y a eu affrontements de 2h à 7 heures du matin" a-t-il indiqué.
Un autre bilan est fourni par le député national Guy Musomo, élu de Kwamouth qui a alerté depuis mercredi sur ces violences.
"Il y a eu le chef du village Bibonga, sa femme et son enfant qui ont été tués. À Bisiala, c'est là qu'il y a eu beaucoup de tueries. Plus de 19 personnes tuées et des maisons incendiées", a-t-il indiqué à ACTUALITE.CD.
Le président de la société civile de Mai-Ndombe Fidèle Lizoringo qui se trouve actuellement à Nioki dit être convaincu que les communautés protagonistes soient infiltrées.
" Nous sommes en train de croire que dans ces deux communautés ou dans l'une des communautés, il y a des infiltrés parce que leur mode opératoire est similaire aux rebelles de l'est. À l'arrivée dans chaque village, ils tuent, décapitent le chef coutumier et les notables, ils sont en train d'éliminer les traces de ces vieilles bibliothèques", a-t-il expliqué.
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Il plaide pour que les militaires puissent "dénicher les infiltrés avant que les autorités civiles n'envisagent une concertation, un dialogue pour réconcilier les deux communautés". Pour lui, en procédant autrement, "il n'y aura pas de solution parce que tous ces gens ont une main noire".
La gouverneure de Mai-Ndombe, Rita Bola n'a pas répondu aux sollicitations de ACTUALITE.CD sur ces nouvelles tueries.
Depuis le début des violences fin juillet, plus de 150 personnes ont été tuées, des centaines de maisons incendiées et plus de 20 000 déplacés.
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Ce conflit est le deuxième drame enregistré au Mai-Ndombe après les massacres lors de conflits entre les ethnies Ntende et Nunu en 2018 dans le territoire de Yumbi qui ont fait plus de 500 morts, d'après une enquête de l'ONU.
Jonathan Mesa, à Bandundu