Les grands axes de la coopération RDC-Japon: ce qu’il faut savoir 

Photo d’archives/Félix Tshisekedi et Shinzo Abé
Photo d’archives/Félix Tshisekedi et Shinzo Abé

La RDC est présente à la huitième Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l'Afrique (TICAD) qui se tient à Tunis. Le pays est représenté par Jean-Michel Sama Lukonde. Le Premier ministre est à la tête d’une forte délégation gouvernementale composée entre autres du Vice-Premier ministre en charge des Affaires étrangères, du Ministre d’État au Plan, du Ministre de la Défense, du ministre de la Communication et Médias, du Ministre du Numérique/ Jean-Michel Sama Lukonde, a d’ailleurs pris part, vendredi 26 août 2022, à la rencontre bilatérale entre le gouvernement japonais et les Gouvernements des pays africains participant à cette TICAD.

La coopération entre la RDC et le Japon concerne les domaines suivants: le développement d'infrastructures de qualité ; la coopération policière ; la conservation de l'environnement et les soins de santé. Concrètement, s’il y a un symbole de la coopération entre le Japon et la RDC, c’est le « Pont Maréchal » dans la province du Kongo central. Cette gigantesque infrastructure fêtera son 40ème anniversaire en 2023. 40 ans plus tard, en dépit des quelques programmes d’appropriation du savoir, son entretien est assuré avec un œil vigilant du gouvernement japonais à travers la JICA. Toujours au Kongo central, en avril 2022, a été signé entre Minami Hiro, Ambassadeur du Japon en RDC, et Christophe Lutundula, Vice- Premier Ministre, Ministre congolais des Affaires Etrangères, un accord pour la réalisation du « Projet d’Amélioration du Terminal Conteneur du Port de Matadi ». Financé à hauteur de 21 millions de dollars américains, le projet d’amélioration du Port de Matadi est une réponse au souhait émis par  Félix Tshisekedi au Japon en août 2019.

Le Japon intervient en RDC également dans le secteur sécuritaire à travers le renforcement des capacités de la Police congolaise. 

L’Empire du soleil levant intervient également dans la protection des forets du bassin du Congo. Les programmes sont axés sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre suite à la déforestation. Le Japon contribue également à la conservation des tourbières.

L’autre axe important de la coopération concerne la santé à travers le soutien à l'Institut National de Recherche Biomédicale (INRB), avec un accent sur la surveillance des maladies infectieuses et des épidémies comme celles de la maladie à Ebola. Cette collaboration s’est matérialisée en février 2020 à travers l’inauguration du nouveau bâtiment de l’INRB, conséquence de l’Echange de Notes signé en mai 2017, pour un montant total d’environ 21 millions de dollars américains. Un don d’équipements médicaux d’un montant total d’environ 5 millions de dollars américains, avait également été décidé en août 2019 dans le cadre de l’aide d’urgence du Japon pour lutter contre la Maladie à Virus Ebola en RDC. Le directeur de l’INRB Docteur Jean-Jacques Muyembe avait d’ailleurs reçu le Prix Hideyo NOGUCHI en marge de la TICAD 7 tenue à Yokohama.

En 2020, le Japon avait également fait un don de 2.730.000 dollars américains, consistant à procurer 3.900 tonnes de riz au profit de la population congolaise. La RDC fait partie des pays cibles de la « Coalition pour le Développement de la Riziculture en Afrique (CARD) », Initiative de la JICA lancée en 2008 lors de la TICAD 4 et dont le but est d’augmenter la production rizicole pour atteindre 50 millions de tonnes d’ici 2030 et ainsi contribuer à l’aboutissement du deuxième objectif de développement durable (ODD2). 

Le Japon et l’Afrique 

La première TICAD s'est tenue en 1993. Ce forum international sur le thème du développement en Afrique est organisée en collaboration avec les Nations unies, le Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), la Commission de l'Union africaine (CUA) et la Banque mondiale. C’est la 2e fois que forum se tient en Afrique. Le Kenya est le premier pays africain à pour l’organiser. C’était en 2016.


Cette édition sera marquée par l’absence de Fumio Kishida, touchée par le coronavirus. Le Premier ministre japonais participe à distance. 

A côté de la coopération marquée par l’aide au développement, la TICAD met davantage un accent sur le secteur privé. Le continent est aussi vu comme une opportunité d’affaire pour certaines entreprises japonaises. Le Japon veut rattraper la Chine sur cet axe. 

Alors que l'Empire du Milieu a annoncé un investissement de 40 milliards de dollars, en 2019, l’Empire du soleil levant n’est jusque-là là qu’à une projection de 20 milliards uniquement.

Selon les plus récents chiffres, les échanges commerciaux entre le Japon et l’Afrique ont atteint 23,5 milliards de dollars. Le principal partenaire du Japon en Afrique est la RSA.  Depuis leurs créations, les sommets Ticad ont généré 26 projets de développement dans 20 pays d'Afrique.

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