Au lendemain de la publication du gouvernement Suminwa II, les rues de Kinshasa résonnaient de réactions diverses, mêlant espoirs, interrogations et revendications. Le DeskFemme a tendu son micro aux femmes de la capitale pour recueillir leurs impressions sur cette nouvelle équipe gouvernementale dévoilée le vendredi 8 août.
Installée sous son parasol où elle vend des légumes depuis 4 ans, Nadège Isongo, mère de trois enfants, ne cache pas sa lassitude :
« Chaque nouveau gouvernement, c’est les mêmes discours, les mêmes têtes. Mais sur le terrain, la vie devient de plus en plus difficile. J’espère que cette fois, on verra des actions concrètes, surtout pour nous les femmes du secteur informel. On veut du soutien, pas des slogans. »
Dans les couloirs de l’Université de Kinshasa, Mamy Mutuale, 25ans suit de près la politique. Elle salue la reconduction de certaines figures féminines mais attend davantage :
« Je respecte la Première ministre, elle représente une avancée. Mais quand on regarde la liste, on voit encore trop peu de femmes dans les ministères stratégiques. L’égalité, ce n’est pas symbolique. On attend du concret : santé, éducation, emploi. »
De son côté, Véronique Ntil , 47 ans, cadre dans une ONG locale insiste sur le besoin de laisser du temps au gouvernement, tout en appelant à la vigilance citoyenne :
« Chaque équipe mérite une période d’observation. Mais on ne veut plus de cinq ans de discours creux. On jugera sur les résultats. Le social doit être prioritaire. Les femmes souffrent en silence, surtout en province. Ce gouvernement doit parler pour elles. »
Pour Clémence Nawej , 58 ans, retraitée de la Fonction publique, la nomination des femmes ne doit plus relever du symbolique :
« On ne manque pas de femmes capables. Le problème, c’est qu’on les ignore au profit de réseaux politiques. Un vrai changement, c’est quand on nomme pour la compétence, pas pour équilibrer une photo de famille. »
Alors que le gouvernement Suminwa II entre en fonction dans un contexte économique et social tendu, les femmes de Kinshasa restent attentives, lucides et engagées. Elles savent que leur quotidien dépendra des décisions prises dès maintenant.