RDC : plus de 45 personnes tuées en un mois dans des attaques des groupes armés à Djugu

Carte du territoire de Djugu
Carte du territoire de Djugu

Des voix s’élèvent de plus en plus pour déplorer la détérioration du climat sécuritaire marqué par l’intensification des attaques des groupes armés dans le territoire de Djugu (Ituri). La dernière violence entre les 11 et 13 août courant notamment à Iga Barrière a fait sept morts et 13 blessés. « Ces attaques ont notamment touché les sites de personnes déplacées de Lindji, Iga 1 et Mudhu », dit le Bureau de coordination des affaires humanitaires (OCHA).

La milice CODECO a intensifié ses attaques contre les civils d’une part et le groupe CRP de Thomas Lubanga combattu par les forces armées congolaises, mène pour sa part des attaques dans plusieurs entités dont Lopa.

Selon un décompte du OCHA, 47 personnes ont été tuées depuis le 13 juillet dernier dans des attaques armées.

« Cette nouvelle flambée de violence est intervenue dans un contexte de détérioration continue du contexte sécuritaire depuis un mois. Depuis le 13 juillet, des attaques et affrontements impliquant divers groupes armés et les forces armées congolaises dans les zones de santé de Nizi, Linga, Fataki et Lita ont fait 47 morts et 33 blessés »,

Plus d’une dizaine de civils ont été également enlevés au cours de ces incidents, selon la société civile et les autorités sanitaires locales. Des sources humanitaires rapportent qu’environ 82 800 personnes ont été déplacées entre mi-juillet et mi-août vers les zones de santé de Nizi, Lita, Bambu et Mangala. Plusieurs centaines de maisons ont été pillées et incendiées. Plus de 2 300 têtes de bétail auraient été pillées au cours de ces attaques.

« L'accès aux services de base est gravement compromis dans les zones affectées. Dans la seule zone de santé de Nizi, neuf des 12 structures de santé sont rendues non-opérationnelles à cause des pillages, des incendies ou de la fuite du personnel médical. Des partenaires locaux rapportent que les populations déplacées se sont installées dans des écoles, des églises et autres bâtiments publics, perturbant les services et les activités dans les infrastructures vitales. L'acheminement de l'assistance humanitaire est également compromis », ajoute OCHA.

La Route Nationale 27 (RN27), axe logistique principal pour les zones de Nizi, Fataki, Bambu, Mangala et Rethy, reste paralysée par les combats. En conséquence, environ 256 500 personnes se retrouvent isolées et privées d'accès à l'assistance humanitaire.

Face à la détérioration rapide de la situation, OCHA appelle toutes les parties à prendre des mesures urgentes pour protéger les civils et faciliter l’accès humanitaire.