La proposition de loi portant révision de la loi électorale du groupe de 13 personnalités politiques et de la société civile apporte plusieurs innovations en vue de garantir la transparence aux élections. C’est notamment l'interdiction de distribuer de l'argent et des biens de valeurs aux électeurs pendant la campagne électorale, l’interdiction de cumul des candidatures ou encore celle de porter comme suppléants un membre de sa famille ainsi que l’abandon de la proportionnelle et l’adoption du scrutin majoritaire simple. Il y a aussi le remplacement du seuil électoral par une condition de recevabilité des listes au prorata des (60%) de sièges en compétition.
Prenant la parole lors du débat général ce lundi 25 avril, le député national Fabrice Bandenonga Akukpa, qui salue le travail réalisé par ses collègues, suggère la baisse autour de 40 ou 50% du taux de recevabilité des listes en lieu et place de 60%. Aussi, il suggère qu'il soit nuancé l'aspect interdisant de l'argent et des biens de valeurs pendant la campagne électorale.
"Je commence par l'article 12 de la recevabilité à condition de 60% des sièges à pourvoir par conséquent la suppression du seuil, honorable président c'est très aisé que nous appuyons cette option parce qu' elle résout en amont une partie des frustrations post électorale et même pré proclamation. Les candidats seront ainsi sûrs d'avoir pris le bon train en termes des partis ou regroupements politiques au lieu de s'attendre à des surprises à la fin. Néanmoins, je propose que le pourcentage soit revu à la baisse 50 ou même 40%. Sur l'article 30 de l'utilisation de monnaie nationale ou billets de banque pendant la campagne électorale, je propose que cela soit nuancé en termes d'utilisation publique parce que nous savons tous que les réalités de terrain, les gens risquent de piquer de crise si on ne leur donne pas à manger. Je propose que cette chose soit nuancée de peur que nous puissions nous tendre nous mêmes les pièges" suggère l'élu de Djugu (Ituri) lors de son intervention.
Abordant l'aspect en rapport avec la représentativité des femmes, Fabrice Bandenonga estime que pour atteindre le nombre égale avec les hommes, les femmes doivent d'abord être sensibilisées à s'intéresser réellement à la vie politique.
"J'aimerais enfin touché la question de la représentativité de la femme, question inspirée sans doute par notre constitution qui parle de l'équité. Je voudrais que nous puissions bien cerner l'esprit du constituant parlant de l'équité. J'aimerai ici préciser que l'équité n'est pas l'égalité. La représentation de la femme sur la liste est déjà quelque chose qui est déjà acceptée mais parler en termes d'égalité numérique sur la liste, ça sera aller très loin honorable président d'autant plus que nous sommes tous conscients qu'il y a encore une problématique à résoudre par rapport à cette question. Il s'agit de la proportion de la population qui s'intéresse réellement à la vie politique. Donc il me semble qu'on doit d'abord travailler sur ce sujet, sensibiliser les femmes à s'intéresser réellement à la vie politique et après on pourra réajuster les choses aussi ", a-t-il ajouté.
S'agissant de l'interdiction des membres de famille comme suppléant, il estime que les critères doivent être axés sur des objectifs. Ainsi, il a plaidé afin que soit élaguée cette disposition.
" À propos de l'article 113 sur la suppléance, j'aimerais au moins proposer que cette moralisation se cristallise autour des critères objectifs lesquels critères à mon avis seraient l'apport du suppléant, ses compétences ainsi que le degré de confiance que lui accorde son titulaire. Je propose, honorable président, que cette disposition soit tout simplement élaguée ou réécrite avec des critères objectifs sans vouloir aller dans les détails du genre famille etc. ", a-t-il conclu.
Les élus du FCC et Lamuka ont boycotté ce débat. Ils appellent à un dialogue en dehors des institutions afin de dégager un consensus autour du processus électoral en cours. Entre-temps, le débat se poursuit encore ce mardi 26 avril.
Berith Yakitenge et Clément Muamba