Procès des présumés assassins des imams à Beni: ce que pense la partie civile

Mardi 5 avril dernier a eu une nouvelle audience au tribunal militaire garnison de Beni sur le procès des présumés assassins des imams tués en mai dernier. C’était en présence des membres de la communauté musulmane. 

Dans sa déposition, le prévenu Ismaël Ukumu de nationalité ougandaise a affirmé que cheikh Ali Amin et cheikh Djamali Moussa étaient tués par un ADF du nom de Kaumi assisté par un autre combattant en possession de AK47. 

La partie civile qui défend les intérêts de la communauté musulmane de Beni a émis de doute sur les sujets présentés comme tueurs ainsi que le motif avancé par le prévenu Ismaël Ukumu, qui aurait tué les imams.

Relire ici: RDC: selon un prévenu, les deux imams tués à Beni n’avaient pas accompli la mission leur confiée par le chef des ADF, Moussa Baluku

Selon la défense, les deux imams n’étaient pas en contact avec le chef des ADF, Moussa Baluku. D’où, il était impossible de recevoir la somme de 50 000 USD de sa part, contrairement à ce qu’a allégué le prévenu Ukumu.

Pour le conseil de la partie civile, bien avant l’assassinat des imams, le défunt Ali Amin qui était connu pour son aversion pour le djihadisme dans la région de Beni recevait régulièrement des messages de menace d’un recruteur des rebelles ADF au nom de Moussa Kamusi. Ce dernier l’interdisait notamment de s’opposer à l’activisme des ADF. 

Pour ce qui est des tueurs, la partie civile pense que le vrai bourreau des imams serait un militaire qui s’appellerait Abdoulay Ndombasi et qui aurait été aperçu après le forfait à la mosquée Al Jamia et qui serait porté disparu depuis lors.

Pour rappel, lors de sa déposition, le prévenu Ismaël Ukumu, ancien logisticien des combattants ADF, a avoué avoir été dans l’équipe chargée d’achever les imams.  D’après lui, les deux imams qui étaient en contact avec Moussa Baluku depuis 2012 étaient tués parce que n’ayant pas accompli la mission qui leur était confiée, celle de faciliter la venue à Beni des enfants recrutés en Ouganda. Ces recrues, d’après le prévenu, devaient rejoindre le maquis. Et pour cette mission, un montant de 50 OOO USD étaient remis aux imams par le chef des ADF. 

Yassin Kombi