Dix huit (18) structures sanitaires ont fermé leurs portes dans la zone de santé de Kamango, en territoire de Beni (Nord-Kivu), suite aux attaques répétitives des combattants ADF. C'est ce que révèlent à ACTUALITE.CD les autorités sanitaires locales qui craignent que 138 878 civils soient exposés à des risques sanitaires graves.
Le responsable de la zone de santé de Kamango appelle le gouvernement à assurer une protection spéciale au personnel soignant et aux structures sanitaires qui constituent une cible des rebelles dans la région.
Parmi les structures sanitaires fermées figure l’hôpital général de référence de Kamango, la plus grande structure sanitaire de la zone. Cette situation date de décembre dernier précise Josué Kitsamuli, responsable de la zone de santé de Kamango.
« La zone compte 28 formations sanitaires, et sur 28 formations sanitaires, il y a déjà fermeture de 18. Parmi ces 18, il y en a une qui a été totalement incendiée. Ça fait presque une semaine qu’on fonctionnait avec l’hôpital général parce que Kamango n’était pas attaqué mais il y a pas trois jours que Kamango a été attaqué, et nous a même amené à la fermeture de l’hôpital général de référence de Kamango. Nous même comme médecin chef de zone et mon équipe du bureau central de la zone, nous avons été obligés de quitter la zone et se réfugier vers l’Ouganda », a-t-il expliqué à ACTUALITE.CD
La dernière attaque à Kamango date du mercredi 16 mars, laquelle s’était soldée par 7 morts dont un nourrisson. L’armée tente de rassurer le personnel soignant ainsi que la population locale. Le porte-parole des opérations Sokola 1, le capitaine Anthony Mualushayi indique que la sécurité est en train d’être renforcée pour que les structures sanitaires ne demeurent pas les cibles des ADF qui sont activement à la recherche des produits pharmaceutiques.
« Nous avons renforcé la sécurité dans les milieux où il y a les centres de santé et d'autres structures comme les pharmacies, car les centres de santé et les pharmacies sont victimes des attaques des ADF qui sont à la recherche des produits pharmaceutiques et autres produits pour se soigner. Aussi, nous envisageons d'entrer en contact avec les médecins et autres infirmiers pour leur sécurité. Non seulement les matériels sont victimes mais aussi le personnel parce que les assaillants ont tendance à enlever ou kidnapper les professionnels de santé pour aller soigner leurs blessés qui sont en brousse ».
Dans la zone, les forces armées de la RDC ont installé une structure sanitaire à Mukakati, pour pouvoir prendre en charge les militaires et les déplacés des Watalinga qui éprouvent des difficultés à se faire soigner.
Yassin Kombi