Les députés nationaux et provinciaux du Nord-Kivu disent avoir noté des avancées sécuritaires depuis la mutualisation des forces entre les armées congolaise et ougandaise contre les ADF. À l'issue d'une réunion conjointe tenue mercredi 25 mars 2022 au Palais du Peuple, ils ont proposé des mesures d’assouplissement de l’état de siège en vigueur dans leur province depuis le 6 mai 2021.
Ces élus provinciaux et nationaux proposent l’instauration de l’état d’urgence, avec l’administration civile. De ce fait, ils renvoient les militaires au front pour combattre l’ennemi.
"Comme vous le savez la province du Nord-Kivu est en proie à l'insécurité totale et il a fallu à ce qu'on échange nous en tant qu'élu du peuple pour voir ce qui marche et ce qui ne marche pas et quelles sont les propositions que nous pourrons donner aux autorités pour que notre population recouvre la paix et la quiétude, c'est à celà que nous avons échangé mais aussi sur l'état de siège et sur la mutualisation des forces, la gouvernance en général et nous avons eu un certain nombre des recommandations à formuler et eux qui sont là bouche autorisée parce que nous nous sommes muselés et qui peuvent pousser parler de ça au niveau de l'hémicycle, au niveau national afin que les cris de la population du Nord-Kivu atteignent le haut sommet pour des solutions idoines. L'assemblée provinciale du Nord-Kivu a toujours sollicité à ce qu'il y est une mutation de l'état de siège vers l'état d'urgence sécuritaire pour assouplir les opérations mais pour aujourd'hui comme vous le savez il a plu au Chef de l'État de faire la mutualisation des forces FARDC-UPDF et les opérations évoluent bien, des informations que nous avons eu ici ce qu'elles sont limitées dans l'espace et nous pensons que si on élargissez leur champ d'opération on peut carrément décharger les militaires qui restent comme des administratifs pendant que les administratifs sont là en congés" a déclaré le porte-parole de circonstance au nom de ses collègues députés provinciaux.
Complétant les députés provinciaux, la députée nationale Jeannette Kavira précise qu'aujourd'hui, il y a quand même une accalmie.
"Il y a des avancées sécuritaires. Dans certains milieux, on égorge plus de la même façon qu'avant la mutualisation des forces avec l'UPDF. Nous nous sommes dit qu'il est peut-être temps que le chef de l'État décide plutôt de l'état d'urgence sécuritaire à la place de l'état de siège, qu'on revienne à l'administration civile et que les militaires aillent au front faire la guerre comme le font Sokola 1 et les UPDF... Ils (les gouverneurs militaires) ne font presque plus la guerre. Ils ont été nommés et, en définitif, ils sont plutôt dans la gestion des conflits fonciers, coutumiers, même une femme qui se dispute avec son mari, ils sont là. Ils vendent une parcelle à plusieurs personnes, ils vendent même des cimetières maintenant », a-t-elle fait observer dans des propos rapportés par la cellule de communication de l'Assemblée nationale.
Ces élus soulignent que la position adoptée n'est pas la leur mais plutôt celle de la population du Nord-Kivu. Ils espèrent que le Chef de l'État sera sensible à cette nouvelle proposition.
"Nous espérons comme vous le savez le Chef a des oreilles pour écouter ses enfants et nous nous représentons le peuple et ce que nous disons c'est ce que la population du Nord-Kivu pense comme solution, ça n'émane pas de nous même mais plutôt c'est la volonté de la population du Nord-Kivu. Je pense que ça soit les députés nationaux du Nord-Kivu et les députés provinciaux, nous sommes tous l'émanation de mêmes électeurs, nous sommes tous l'émanation de la même population et donc nous sommes tous les vecteurs de mêmes problèmes"ont-ils conclu.
La partie Est de la République Démocratique du Congo fait face à l'insécurité grandissante depuis plus de 20 ans actuellement. Pour faire face à cette situation, le Chef de l'État Félix Tshisekedi et son gouvernement avaient décidé de proclamer l'état de siège dans les provinces de l'Ituri et du Nord-Kivu. Quelques mois après, les autorités compétentes ont opté pour la mutualisation des forces avec l'armée Ougandaise pour combattre les ADF qui sèment la désolation dans la partie Est de la République Démocratique du Congo. Malgré cela, les massacres des civils se poursuivent encore d'où des appels pour la levée de l'état de siège.
Clément Muamba