Dans une année, les Congolais seront appelés aux urnes pour se choisir des nouveaux dirigeants, qui conduiront le pays pour les 5 prochaines années. Pour y arriver, il y a nécessité de penser aux réformes pour une nouvelle gouvernance en République Démocratique du Congo.
Pour ce faire, Germain Kambinga Katomba, Président du Regroupement Politique Le Centre vient de faire " 100 propositions pour le Congo" touchant différents secteurs de la vie nationale. Il estime que la gouvernance politique et institutionnelle constitue, pour un pays, quel qu'il soit, et pour la RDC plus spécifiquement, le catalyseur de développement multisectoriel, de croissance économique et de prospérité et stabilité sociale.
Selon lui, pour que les gouvernants et les gouvernés garantissent, chacun dans son rôle, les conditions indispensables à une bonne gouvernance politique et institutionnelle, il est primordial de sacrifier à un certain nombre de diligences préalables.
A cet effet, l'ancien ministre de l'industrie et Vice-ministre de la formation professionnelle propose ce qui suit dans le volet politique :
• La création d'un cadre de dialogue politique permanent, une MEDIATURE de la république aux attributions aussi bien sociales que politiques afin d'instaurer un climat de confiance entre les acteurs des crises politiques répétitives et faciliter le respect des échéances électorales, notamment celle de 2023. Cette structure remplacera avec pertinence le CNSA (Conseil national de suivi de l'accord de la Cenco) ;
• La création d'un fonds électoral appelant la mobilisation interne (budget via une quotité annuelle contraignante pouvant entraîner la chute du gouvernement en cas de non-respect) et externe (partenaires internationaux) des moyens en vue de garantir un financement certain des processus électoraux, noeud de toutes les crises politiques de l'ère institutionnelle post Sun-city ;
• L'élection du porte-parole de l'opposition pour réduire la fracture radicale de l'opposition et l'intégrer dans un processus républicain de participation et de contrôle de la gestion du pays ;
• L'accélération du processus de vote de lois impératives, non modifiables à chaque législature au gré des intérêts politiques de la majorité parlementaire. Cela permettra l'organisation de processus électoraux honnêtes et crédibles ;
• La mise en oeuvre de mécanismes de contrôle réguliers de l'action gouvernementale pour garantir l'effectivité de son travail, le respect des prescrits de la Constitution et des assignations budgétaires en tenant compte de l'équilibre entre les moyens alloués et les objectifs assignés ;
• La mise en place par voie législative ou réglementaire d'un mécanisme permanent d'évaluation trimestrielle des ministères sectoriels pour le renforcement de l'efficacité de l'action gouvernementale ;
• Le développement de mécanismes de communication du Gouvernement à l'endroit des populations pour permettre un renforcement de l'adhésion des populations aux politiques publiques menées par le Gouvernement, notamment par le renforcement de sa présence dans les Provinces et/ou l'instauration d'un fond de développement parlementaire grevé sur le budget de l'Assemblée Nationale - et du Sénat en vue de la réalisation d'actions sociales à impact visible dans chaque circonscription électorale. Cela permettra par ailleurs de stabiliser et de professionnaliser le travail du parlement par l'augmentation du taux de renouvellement des mandats électifs.
Ces propositions interviennent au moment où les parlementaires sont en vacances parlementaires. La prochaine session ordinaire de Mars sera décisive pour des réformes notamment électorales avec l'examen de la loi électorale et autres.
Clément Muamba