RDC : femmes politiques et membres de la société civile égrènent quelques éléments positifs dans la passation pacifique du pouvoir

Photo/ Droits tiers
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Trois ans après la passation pacifique du pouvoir en République Démocratique du Congo, Elysée Kanjingamba, Carine Kanku, Annie Bambe ainsi que Annie Mombunza, des femmes, œuvrant dans le secteur politique et  la société civile reviennent sur ce qu'elles considèrent être des acquis de ce tournant décisif dans la politique congolaise.

" La passation pacifique du pouvoir a été le point de départ pour la paix dans une période post-électorale en RDC. Les résultats des élections de 2018 auraient pu provoquer des scènes de violences dans le pays. Mais, jusqu'à ce jour, même si les deux parties s'opposent politiquement, le bain de sang a été évité après les élections. C'est un fait positif", dit Élisée Kanjingamba, membre du Cadre permanent de concertation de la femme congolaise. 

Pour Carine Kanku, cet évènement a été, en effet, "un excellent progrès dans le processus de démocratisation en RDC". 

"La Constitution de la République a été respectée à travers la passation pacifique qui a eu lieu pour la première fois dans ce pays", souligne-t-elle. 

En tant que défenseure des droits des femmes, elle renchérit, "nous avons vu des avancées significatives par rapport à la prise en compte du genre. Lorsqu'il y a des mises en place, des nominations, nous nous rendons compte que le leadership de la femme est valorisé. Certes, nous n'avons pas encore atteint la parité, l'essentiel est de partir d'un point. Le président Kabila avait de son temps fait un pas et nous voyons actuellement la continuité des actions en faveur des droits des femmes. Nous souhaitons que chaque congolais connaisse sa part de responsabilité et s'active pour améliorer les choses dans tous les secteurs". 

 Annie Bambe, présidente de FODJEC, rejoint Carine Kanku à propos de la démocratie. "Nous avons enregistré une très grande avancée pendant que de nombreux pays africains tombent sous les coups d'État. La RDC a échappé à ce phénomène à travers les présidents Kabila et Tshisekedi", note-t- elle. 

Elle ajoute par ailleurs, deux autres éléments. "Il y a aussi la liberté d'expression qui s'est installée. C'est vrai que certaines personnes commencent à dépasser les limites de cette liberté, mais la parole à été libérée. À travers les médias, la population est de plus en plus libre de pouvoir exprimer son point de vue. Nous observons aussi la liberté d'association. Il y a quelques années, les mouvements politiques ne pouvaient pas se multiplier, l'autorisation de création ou de rassemblement était refusée à certains politiques. Actuellement, ce n'est plus le cas". 

Femme politique depuis plus de 20 ans, Annie Mombunza, députée nationale, considère que cet évènement a permis aux générations présentes et celles à venir de se remémorer un évènement historique. 

"C'est la première fois  qu'en RDC, un président sortant peut mener sa vie en toute quiétude, tandis qu'un nouveau président  est aux commandes. C'est un moment historique, pour la sphère politique ainsi que pour les plus jeunes enfants qui naîtront de ce Congo,  ce sera un exemple éloquent de la démocratie. Cela restera gravé dans la mémoire et va servir de modèle aux politiques congolais et africains" souligne Mme Mombunza.

Prisca Lokale