Bintou Keita:  « la reconstruction de l’Etat avance, la violence des groupes armés ne touche plus que 10% des territoires du pays »

Bintou Keita et Patrick Muyaya
Bintou Keita et Patrick Muyaya

La Représentante spéciale du Secrétaire général des Nations Unies en RDC et cheffe de la MONUSCO, Bintou Keita a animé jeudi 30 décembre une conférence de presse conjointe avec le ministre de la Communication et des médias, porte-parole du Gouvernement, Patrick Muyaya, jeudi 30 décembre. Elle est notamment revenue sur l’incontournable question de la durée du mandat de la mission onusienne.

« J’entends souvent que la MONUSCO travaille à justifier sa présence sur le sol congolais : rien n’est plus faux. Personne, et certainement pas moi ni votre gouvernement, ne peut se satisfaire de la présence prolongée de militaires étrangers sur le sol congolais, même si elle continue d’être nécessaire, et au-delà, de la dépendance de la RDC à l’aide humanitaire et internationale », a t-elle dit.

Et d’ajouter:

« Je respecte pleinement le droit de chacun de critiquer la Mission. Mais je souhaite de tout cœur que l’on puisse changer le narratif habituel et convenu sur notre travail, qui rejaillit aussi négativement sur les progrès qui ont été faits par votre pays : la reconstruction de l’Etat avance, la violence des groupes armés ne touche plus que 10% des territoires du pays, les processus démocratiques et électoraux, toujours fragiles, se renforcent, les forces de sécurité nationales gagnent en compétence et en efficacité, et la promotion et la défense des droits de l’homme trouvent un écho grandissant grâce à une société civile vive et constructive ».

Elle a également évoqué le départ coordonné, planifié et responsable de la mission.

« Néanmoins, pour partir de manière responsable et durable, il nous reste un travail à finir, conformément à la volonté du Conseil de sécurité des Nations Unies et de vos autorités. Il nous faut continuer à consolider l’autorité de l’Etat sur la totalité du territoire national et créer un environnement protecteur pour la population.Un environnement protecteur, ça veut dire : des policiers en mesure d’assurer le maintien de l’ordre partout. Des militaires dédiés à la défense des frontières après avoir neutralisé les groupes armés nationaux et étrangers. Une justice disponible pour régler les différends de manière pacifique et mettre fin à l’impunité. Et des services sociaux de base, éducation et santé en tête, accessibles à tous. Tels sont les fondamentaux sur lesquels nous travaillons avec les autorités et nos partenaires ».

Pour rappel, le Conseil de sécurité de l’ONU a demandé instamment à la MONUSCO de se retirer du Tanganyika d’ici à la mi-2022 et de consolider sa présence en Ituri, au Nord-Kivu et au Sud-Kivu, dans les trois provinces où des conflits ouverts persistent, tout en poursuivant ses bons offices et de son travail de renforcement des institutions à l’échelle nationale, tel que le prévoit la stratégie commune, y compris en ce qui concerne le maintien d’un dispositif d’alerte et de réponse rapide.