RDC : le déficit en énergie dans le Sud du pays bloque le développement du secteur minier selon un rapport de l'OEARSE

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L'observatoire d'études et d'appui à la responsabilité sociale et environnementale (OEARSE), une structure de la société civile a noté, ce mercredi, dans un rapport publié à Lubumbashi, que le déficit en énergie dans la région du Katanga risque de compromettre son avenir malgré les efforts consentis par le gouvernement.

"(...)L'organisation décrit comment, en dépit de la demande croissante en énergie électrique par l'industrie minière, l'obligation législative de transformer localement les minerais pour tirer un bénéfice substantiel de l'exploitation minière, et jouer un rôle majeur dans la transition énergétique, le gouvernement n'a pas proposé de solutions concrètes qui devraient permettre d'améliorer le taux d'électrification dans le pays, y compris chez les miniers", peut-on lire dans ce rapport.

Pour Freddy Kasongo, secrétaire exécutif de l'observatoire d'études et d'appui à la responsabilité sociale et environnementale (OEARSE), il n'y a pas d'initiatives publiques pour relever le défi.

" Le rapport souligne qu'en l'absence des initiatives publiques, la majorité des entreprises minières opérant au pays se sont résolues à sécuriser des sources d'approvisionnement en énergie en s'investissant dans la construction des nouvelles infrastructures et par des contrats partenariat public-privé avec la Société Nationale d'électricité. Outre ces efforts, la note démontre que depuis la libération du secteur de l'électricité en 2014, des nombreuses sociétés privées s'investissent dans le secteur énergétique du pays et celui des pays limitrophes tels que la Zambie en visant le déploiement rapide de projets énergétiques décentralisés qui visent l'industrie minière comme principal client".

Et de poursuivre :

"Ces différentes initiatives semblent prêtes à générer plus de 2500 MW dans un délai relativement court que les projets INGA 3 et Grand INGA dont la décision de la présidence de la République de s'approprier le contrôle quasi-exclusif du projet a un impact négatif considérable sur l'avancement du projet notamment les conditions de sélection du développeur peu claires, et soulève des problèmes institutionnels sur la redevabilité et la gouvernance qui pourraient davantage retarder le développement du projet".

Le rapport de OERSE publié ce mercredi démontre également que les efforts de sécurisation par les miniers des sources d'approvisionnement alternative à INGA 3 et Grand INGA, écarte l'intérêt de celle-ci à atteindre sa concrétisation pour surmonter la problématique du déficit énergétique qui, selon cette structure de la société civile dans la région du Katanga, crée un manque à gagner pour l'industrie et l'État.

Face à celà, OERSE recommande notamment au gouvernement de définir une vision d'électrification de la RDC.

"(...)Une vision d'électrification qui serait exprimée dans le cadre d'une politique nationale énergétique assortie d'une planification qui démontrerait une modélisation claire et intégrée de l'électrification de la RDC et de son industrie, s'investir dans l'élaboration d'outils législatifs et politiques, y compris des incitations fiscales pour permettre au secteur de l'énergie de se développer et de prospérer, de renoncer à des solutions d'électrification inadaptées comme Grand INGA et de se concentrer plutôt sur la mise en œuvre de projets énergétiques capables d'apporter la lumière à tout le peuple et son industrie dans un délai plus court, de développer une politique de transformation et valorisation de nos produits miniers au niveau local pour profiter de la transition énergétique en créant plus de richesses au pays" poursuit Freddy Kasongo.

Ce rapport publié par cette structure de la société civile intervient au moment où la région du Katanga, principalement la ville de Lubumbashi fait face à de nombreuses difficultés en énergie électrique.

José MUKENDI