Accord de Washington et Déclaration de principes de Doha: "Nous avons tous constaté que cela n'a pas changé grand chose sur le terrain" (Kamerhe)

Signature de l’accord de paix entre la RDC et le Rwanda sous l’égide des États-Unis
Signature de l’accord de paix entre la RDC et le Rwanda sous l’égide des États-Unis

Les effets néfastes de la crise sécuritaire continuent de se faire sentir dans l'Est de la République Démocratique du Congo en dépit des initiatives diplomatiques pilotées au niveau international sous la médiation des États-Unis d'Amérique et de l'État du Qatar. Celles-ci ont abouti notamment à la signature d’un accord de paix entre la RDC et le Rwanda, mais aussi une Déclaration de principes entre le gouvernement congolais et les rebelles de l’AFC/M23.

Le président de l'Assemblée nationale, Vital Kamerhe a profité de la visite du chef de la diplomatie Belge à Kinshasa pour lui faire part de la situation et solliciter plus d'implication de la communauté internationale en vue de pousser les différentes parties à honorer leurs engagements. Outre les efforts,Vital Kamerhe affirme que d'autres acteurs doivent être associés à cette démarche qui doit être globale.

"Nous avons passé en revue les deux processus de Washington qui met ensemble les Présidents Félix Tshisekedi et Paul Kagame bientôt mais à travers leurs émissaires déjà un accord de principes avait été déjà signé, Doha avec le gouvernement et le M23 qui ont signé aussi une déclaration de principes mais nous avons tous constaté que cela n'a pas changé grand chose sur le terrain. Donc les efforts doivent être faits et d'autres acteurs doivent être associés à cette démarche qui doit être globale”, a déclaré Vital Kamerhe au cours d’une conférence de presse mardi. 

Il explique: 

“Quand j'ai dit d'autres acteurs, la République Démocratique du Congo doit se saisir de cette question, l'Afrique au premier plan avec l'Union Africaine, l'Union Européenne qui nous a accompagnés depuis longtemps et qui était à la base de la résolution 2773 ne doit pas être oubliée. Nous devons résoudre cette question de façon globale et dans l'intérêt de tout le monde, de la RDC et du Rwanda et surtout de la population congolaise qui est la première victime de cette guerre".

Sur le terrain, les tensions montent entre les Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) et la rébellion de l’Alliance Fleuve Congo (AFC/M23), qui s’accusent mutuellement de violations répétées du cessez-le-feu alors que le processus de paix de Doha marque le pas.

Dans un communiqué, l’armée congolaise a dénoncé « l’attitude belliciste » de la coalition M23/AFC, accusée de mener de « multiples attaques » contre ses positions au Nord-Kivu et au Sud-Kivu, assorties de « massacres ciblés » de civils. Les FARDC parlent de « violation intentionnelle et manifeste » de l’accord de paix de Washington et de la Déclaration de principes signée à Doha, et se réservent « le droit de répondre de manière appropriée à toutes les provocations ».

De son côté, l’AFC/M23 affirme que Kinshasa poursuit « ses manœuvres militaires offensives » en vue d’« un conflit à grande échelle », malgré la signature de la Déclaration de principes le 19 juillet à Doha. Le mouvement rebelle cite d’importants mouvements de troupes et de matériels militaires dans plusieurs localités du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, ainsi qu’à Uvira, où il dit avoir observé l’accostage de « deux navires militaires transportant 1 125 combattants ». L’AFC/M23 accuse le gouvernement de « compromettre le processus de paix » et affirme rester en « état d’alerte maximale ».

Ces échanges de communiqués interviennent dans un contexte d’impasse diplomatique. Les discussions directes prévues le 8 août à Doha entre le gouvernement congolais et l’AFC/M23 n’ont pas eu lieu. Selon la médiation qatarie, les deux parties « continuent de travailler » à la mise en œuvre de la Déclaration de principes, notamment sur la création d’un mécanisme, avec la participation de la Croix-Rouge internationale, pour l’échange de prisonniers. Ce point, qui devait être réglé avant le 29 juillet, bloque la suite du processus.

À l'heure actuelle, un projet d'accord du médiateur à savoir l'État du Qatar a remis aux parties en conflit un projet d'accord en vue de ramener les deux parties une nouvelle fois à la table des négociations en vue de parvenir à la signature d'un accord de paix. Les deux parties à savoir la délégation de Kinshasa et celle de la rébellion de l'AFC/M23 soutenue par le Rwanda sont ouverts pour un nouveau déplacement à Doha sous la médiation du Qatar.

Clément MUAMBA