Est de la RDC : la Belgique presse pour la prolongation et la mise à jour du mandat de la Monusco afin de se conformer aux réalités du terrain qui ne sont plus nécessairement les mêmes

Les casques bleus de la MONUSCO. Ph. ACTUALITE.CD
Les casques bleus de la MONUSCO. Ph. ACTUALITE.CD

Face à la dégradation continue de la situation sécuritaire dans l'Est de la République Démocratique du Congo à la suite de l'activisme des groupes armés locaux et étrangers, il est temps pour la Monusco d'adapter ses missions avec le contexte sécuritaire actuel. Tel est l'un des appels lancés par Maxime Prévot, VPM, ministre des Affaires étrangères, des Affaires européennes et de la Coopération au développement après son entretien avec Félix Tshisekedi mardi 19 août 2025 à la Cité de l'Union Africaine à Kinshasa.

"Nous avons pu discuter aussi de l'urgence de pouvoir ouvrir les couloirs humanitaires vers les populations de l'est du Congo, questionner l'avenir de la mission de l'ONU (Monusco). Le Président Tshisekedi comme moi-même nous sommes convaincus qu'il y a du sens à ce que le mandat soit prolongé, un mandat qui devrait être mis à jour par rapport aux réalités du terrain qui ne sont plus nécessairement les mêmes que celles qui ont prévalu au moment du mandat originel de la Monusco mais ça reste important me semble-t-il qu'il subsiste cet acteur clé dans la région", a déclaré le Chef de la diplomatie Belge.

Pour Maxime Prévot, il est clair que la Monusco ne peut plus continuer d'œuvrer dans l'Est de la RDC avec la configuration de son mandat originel.

"Je vais redire notre conviction que la mission Onusienne de la Monusco a encore du sens et doit être peut-être en retrouver davantage encore à travers la prolongation de son mandat mais aussi la remise à jour de  celui-ci à l'heure de la réalité de terrain d'aujourd'hui plutôt que de continuer d'œuvrer avec un mandat qui a été esquissé originellement il y a un très grand nombre d'années. Bref, tout ce que nous pouvons faire pour pouvoir apaiser la situation et œuvrer le plus rapidement possible à cette paix, nous voulons le soutenir y compris ces initiatives internationales de Doha et de Washington", a-t-il ajouté. 

Agissant en vertu du Chapitre VII de la Charte des Nations Unies, le Conseil de sécurité a décidé en décembre 2024 de proroger jusqu’au 20 décembre 2025 le mandat de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) et, à titre exceptionnel et sans créer de précédent, ni remettre en cause les principes convenus régissant les opérations de maintien de la paix, de sa brigade d’intervention. 

En vertu de la résolution 2765 (2024), adoptée à l’unanimité, le Conseil décide que la MONUSCO maintiendra un effectif maximum autorisé de 11 500 militaires, 600 observateurs militaires et officiers d’état-major, 443 policiers et 1 270 membres d’unités de police constituées.  Il décide en outre que les priorités stratégiques de la MONUSCO restent les suivantes: contribuer à la protection des populations civiles dans la zone où elle est déployée; et appuyer la stabilisation et le renforcement des institutions de l’État en République démocratique du Congo (RDC), ainsi que les principales réformes de la gouvernance et de la sécurité. Le Conseil autorise ainsi la MONUSCO à prendre toutes les mesures nécessaires pour s’acquitter des tâches prescrites par son mandat. 

Le Conseil demande que le Gouvernement de la RDC et l’ONU élaborent une approche sur-mesure du retrait progressif, responsable et durable de la Mission, « qui tienne compte de l’évolution des dynamiques de conflit et des risques en matière de protection dans les zones sensibles du Nord-Kivu et de l’Ituri ».  Il condamne fermement tous les groupes armés opérant en RDC, et il exige d’eux et des réseaux qui les soutiennent qu’ils mettent immédiatement fin à toutes les formes de violence et aux autres activités déstabilisatrices, à l’exploitation et au commerce illégaux des ressources naturelles, notamment des minerais dits de « conflit ». 

À la suite de la détérioration de la situation sécuritaire et humanitaire dans l'Est de la RDC, la feuille de route du plan de retrait de la Mission de l'Organisation des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (Monusco) ne peut être mise en exécution actuellement. C'est ce qu'a révélé Hippolyte Mfulu Kingonzila, Chargé d’affaires et premier conseiller à la Mission permanente de la RDC à l'ONU devant le conseil de sécurité à New-York. Occasion pour lui d'exhorter l'ONU à renforcer le mandat de la Monusco.

Clément MUAMBA