RAM a généré 266 millions USD selon l’ODEP : « les députés ont raté l’occasion de stopper l’escroquerie. Nous continuerons à dénoncer »

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L’Observatoire de la Dépense Publique (ODEP) a indiqué que la taxe sur le registre des appareils mobiles (RAM) a permis de collecter 266 millions USD depuis son institution en septembre 2020. Ce que l’observatoire qualifie « d’escroquerie » et regrette que les députés nationaux aient raté mercredi l’occasion de stopper ce fléau. L’ODEP dit regretter aussi le fait que le ministre Kibasa Maliba des PTNTIC n’ait pas annoncé la suppression de cette taxe lors de son intervention à l’Assemblée nationale.

« Que reste-t-il encore du contrôle parlementaire et de la lutte contre l’enrichissement illicite, après le film tourné à l’Assemblée nationale ? Les députés ont raté l’occasion de stopper l’escroquerie. Nous continuerons à dénoncer. 266 millions $, c’est trop », a réagi l’ODEP sur son compte twitter.

Et selon le député Cmaude Misare, auteur de la question orale avec débat au ministre, rien que pour les six derniers mois, la taxe RAM a généré 106 millions USD. Le ministre Kibasa pour sa part évaluait à 25 millions USD les recettes produites par ladite taxe.

Bien avant, l’Observatoire de la Dépense Publique (ODEP) a toujours dénoncé le manque de transparence dans la gestion des recettes collectées dans le cadre de la taxe sur le Registre des appareils Mobiles (RAM). Pour l'ODEP, près de 40% des recettes issues de la taxe RAM ne sont pas retracées dans le budget 2021 et 2022.

Devant la représentation nationale, Augustin Kibassa Maliba, Ministre des PTNTIC s'est dit favorable à la mise en place d'une commission parlementaire d'enquête en vue de statuer sur la traçabilité des fonds déjà récoltés. S'agissant de sa suppression, Augustin Kibasa a laissé entendre qu'il a déjà soumis la question au niveau du gouvernement et qu’il revient à ce dernier de prendre une décision. M. Maliba a précisé que son ministère ne gère pas les fonds en rapport avec le RAM mais plutôt l'ARPTC en tant que service public doté d'une autonomie financière et administrative ayant des ressources propres qui constituent ses revenus.

De son côté, l'auteur de la question orale avec débat estime que si d'ici vendredi, le conseil des ministres n'a pas levé l'option de supprimer le RAM, il va passer à la vitesse supérieure, c'est-à-dire initier une motion de défiance contre le ministre Kibasa Maliba.

Clément Muamba