Les opérations combinées de recensement, d’identification de la population congolaise et d’enrôlement des électeurs ont été évaluées à hauteur de 600 millions de dollars américains, d’après la commission ad hoc mise en place qui avait fait rapport au Premier ministre le 7 septembre dernier. D'après Christian Mwando, ministre du Plan, le travail fait par les membres de la commission a permis de déterminer un budget global de 600 millions USD au lieu de 900 millions USD qui seraient dépensés par le Gouvernement si les opérations étaient organisées de manière séparée.
Depuis cette annonce, aucune suite. Et Corneille Nangaa, le Président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), qui s'en inquiète pense que c'est le moment de lancer ces opérations pour tenir le délai constitutionnel et organiser les élections en 2023.
« Est-ce-que la date de 2023 est encore tenable ? Oui, elle est tenable, à condition qu'on se mette au travail aujourd'hui. Le DG de l'ONIP a parlé de la mutualisation et il a donné la date de 15 mai 2023 pour clôturer les activités préélectorales, c'est-à-dire pour que la CENI puisse avoir le fichier électoral. C'était une date indicative et qui était fonction du début de ces opérations au mois d'août dernier, On n’a pas encore commencé, et cela a commencé à glaner sur le délai. Dans les jours à venir la pression va commencer et cette pression est politique. Quand la pression politique va s'en mêler, plus personne ne pourra écouter le langage de recensement. Avec la volonté politique, on peut encore tenir jusqu'en 2023 », a lancé Corneille Nangaa intervenant lors de la journée scientifique de la faculté de droit organisée samedi 9 octobre à l’UNIKIN.
Corneille Nangaa insiste qu'il faudra commencer déjà les activités de mutualisation afin d’éviter l’enrôlement au détriment des autres opérations.
« La mutualisation c'est une proposition qui est faite, on risque d'avoir des problèmes si on ne commence pas. Le temps est en train de passer (…) On aurait dû déjà commencer le recensement au moment où personne ne suspecte rien », a souligné Nangaa.
La RDC devra organiser les élections en 2023. Il faut notamment des réformes électorales et la mise en place du nouveau bureau de la Commission électorale nationale indépendante (CENI). Ces préalables peinent à être concrétisés pour l’instant. La mise en place du nouveau bureau de la CENI traîne à la suite des désaccords au sein de la plateforme des confessions religieuses sur la désignation des membres. Six autres confessions religieuses ont désigné Denis Kadima comme président de la CENI, alors que l’Eglise catholique et l’Eglise du Christ au Congo considèrent ce candidat comme proche du pouvoir. Les catholiques et les protestants qui reconnaissent les capacités techniques de M. Kadima insistent sur l’éthique, la probité et surtout le courage exceptionnel de celui qui devra publier les résultats des urnes.
Clément Muamba