RDC : Bahati Lukwebo appelle le pouvoir judiciaire à soutenir et accompagner le travail de l’IGF

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Le président du Sénat, Modeste Bahati Lukwebo a, en marge de l’ouverture de la session parlementaire de septembre la semaine dernière, salué le travail de l'Inspection générale des Finances (IGF) dans la lutte contre la corruption et les détournements des deniers publics. Ainsi, a-t-il appelé la justice à accompagner et à soutenir l’IGF pour faire respecter la loi.

Pour Lukwebo, ce service combat « la mégestion et la corruption qui gangrènent les entreprises, les établissements et les services publics de l’Etat et qui finalement amenuisent sensiblement les recettes publiques ».

« Aussi, je salue les mesures conservatoires prises par le Gouvernement qui a encouragé les ministres sectoriels à écarter les animateurs des entreprises, établissements et services publics, auteurs de cette mauvaise gouvernance afin de préserver ce qu’il reste encore de ces entreprises publiques », a indiqué Bahati Lukwebo.

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Au cours d’une interview en aout dernier à ACTUALITE.CD, Jules Alingete, le chef de service à l’IGF avait indiqué que c’est pour la première fois qu’au pays, une institution de contrôle ait pu enquêter sur la corruption et détournement jusqu’à aboutir à la suspension ou révoquer et le déferrement des mandataires et membres du gouvernement en justice.

« Il faudrait que le pouvoir judiciaire accompagne et soutienne ce travail de l’IGF pour que force reste du seul côté de la loi. Le travail qu’entreprend l’IGF actuellement nous convainc qu’avec la prise de conscience, il y a de l’espoir que les recettes publiques de l’Etat connaissent davantage un accroissement. Avec cet élan, il y a lieu d’espérer que, cette fois-ci, le Gouvernement ait les moyens de sa politique pour la relance de l’économie du pays et qu’un projet de la loi des finances réaliste pour l’exercice 2022 soit élaboré », a dit le président du Sénat.

Lors d'une réunion du conseil des ministres, le Président Félix Tshisekedi avait affirmé avoir été saisi des conclusions définitives tirées des contrôles effectués suivant une procédure contradictoire et transmises aux responsables des entreprises publiques contrôlées par l’IGF. Face à cette situation, Tshisekedi avait instruit aux ministres sectoriels concernés de prendre les mesures conservatoires nécessaires de nature à mettre hors d’état de nuire les auteurs de cette mauvaise gouvernance afin d'éviter l’aggravation de cette situation désastreuse.

D'après l’enquête de l’IGF, plusieurs griefs étaient retenus contre les mandataires des entreprises publiques concernées à savoir : la perception par les gestionnaires d’avantages exorbitants au mépris des dispositions légales et réglementaires ; l’allocation à certaines catégories du personnel d’avantages de toute nature au détriment d’autres catégories d’employés non-bénéficiaires ; le non-respect des normes sectorielles de gestion en matière d’affectation des moyens mobilisés ; la mauvaise gouvernance caractérisée par l’importance des dépenses restées sans pièces justificatives ;la multiplication des marchés publics de gré à gré, mode de passation qui s’est imposé comme règle alors qu’il consiste en une exception.

À la suite des audits menés par l'Inspection générale des finances, plusieurs mandataires des entreprises publiques ont été suspendus de leurs fonctions et actuellement d'autres personnalités ont été nommés pour assurer l'intérim en attendant la suite des enquêtes et des nominations définitives aux différents postes.

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Clément Muamba et Berith Yakitenge