IGF : « c'est pour la première fois qu'un organe de contrôle arrive à inquiéter les membres du gouvernement, les emprisonner et à faire révoquer plus de 20 mandataires publics »

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Jules Alingete/Inspecteur général des Finances-Chef des services

Jules Alingete, Inspecteur général, chef de service à l'Inspection générale des finances (IGF) a vanté le travail que mène son institution à travers les audits auprès des différents services étatiques en vue de lutter contre les malversations financières. Au cours d’une interview fin aout à ACTUALITE.CD et Jeune Afrique, M. Alingete a souligné que c’est pour la première fois que le travail d’un service de contrôle de aboutisse à l’emprisonnement voire la révocation des membres du gouvernement ou des mandataires publics.

« Et cela a commencé à mettre mal à l’aise les gestionnaires et tout le monde s’est aligné. C’est pour la première fois dans l’histoire de notre pays que l’IGF, la cour des comptes, bref un organe de contrôle arrive à inquiéter les membres du gouvernement, à les emprisonner, à emprisonner les mandataires publics puisque nous arrivons à faire révoquer plus de 20 mandataires publics à la fois. C’est pour la première fois que chaque fois que nous contrôlons, et s’il y a des malversations, les gens sont arrêtés et mis en prison. Et là, nous avions commencé à constater que ceux qui arrivent aux affaires, commencent à réfléchir mille fois pour poser les actes de malversations », a indiqué Jules Alingete.

Lors de la 8e réunion réunion du conseil des ministres, le Président Félix Tshisekedi avait affirmé avoir été saisi des conclusions définitives tirées des contrôles effectués suivant une procédure contradictoire et transmises aux responsables des entreprises publiques contrôlées par l’IGF. Face à cette situation, Tshisekedi avait instruit aux ministres sectoriels concernés de prendre les mesures conservatoires nécessaires de nature à mettre hors d’état de nuire les auteurs de cette mauvaise gouvernance afin d'éviter l’aggravation de cette situation désastreuse.

D'après l’enquête de l’IGF, plusieurs griefs étaient retenus contre les mandataires des entreprises publiques concernées à savoir : la perception par les gestionnaires d’avantages exorbitants au mépris des dispositions légales et réglementaires ; l’allocation à certaines catégories du personnel d’avantages de toute nature au détriment d’autres catégories d’employés non-bénéficiaires ; le non-respect des normes sectorielles de gestion en matière d’affectation des moyens mobilisés ; la mauvaise gouvernance caractérisée par l’importance des dépenses restées sans pièces justificatives ;la multiplication des marchés publics de gré à gré, mode de passation qui s’est imposé comme règle alors qu’il consiste en une exception.

À la suite des audits menés par l'Inspection générale des finances, plusieurs mandataires des entreprises publiques ont été suspendus de leurs fonctions et actuellement d'autres personnalités ont été nommés pour assurer l'intérim en attendant la suite des enquêtes et des nominations définitives aux différents postes.

Clément Muamba