Pollution des rivières Tshikapa et Kasaï : à la commission environnement, Ève Bazaiba confirme la destruction totale de la biodiversité aquatique et attend la réparation de la partie angolaise

Ève Bazaiba, Vice-premier ministre, ministre de l'environnement et Développement Durable, a répondu samedi 04 septembre 2021 aux préoccupations des députés nationaux membres de la Commission Environnement, Tourisme, Ressources naturelles et développement durable de l'Assemblée nationale. Il était question pour la cheffe de l'environnement d'éclairer les députés nationaux sur les réalités de terrain après son bref passage sur place au Kasaï, victime de la pollution de ces eaux.

À l'en croire, l'eau commence à s'éclaircir mais il n'y a pas toujours des poissons, preuve d'après Ève Bazaiba, de la destruction totale de la biodiversité aquatique.

"L'eau commence à s'éclaircir tout doucement mais celà n'exclut pas les matières toxiques parce-que actuellement il n'ya pas des poissons, nous avons testé la pêche, il n'ya aucun poisson donc il y a eu destruction totale de la biodiversité aquatique le grand problème c'est à niveau là, la restauration de ces écosystèmes équilibres aquatiques, c'est un grand travail et nous avions apprécié le fait que Catoca Mining ait reconnu n'est-ce-pas et que le gouvernement Angolais amplement informé reconnaît que ça vient de l'Angola, je crois que c'est une grande étape dans le processus de réparation ce qui est tout a fait normale", a-t-elle expliqué devant la presse après son audition.

Ève Bazaiba dit n'avoir pas encore des précisions si le déversement des matières toxiques dans les rivières congolaises était prémédité ou c'était un accident. Elle a précisé que sa descente sur terrain avait pour mission d'apporter aux populations touchées les messages de solidarité du Chef de l'État et du gouvernement.

"Lorsque je vous parle de plus en plus des éclaircissements des rivières ce qu'ils ont arrêté, mais le problème est que je ne sais pas à ce stade c'était un accident où c'était fait à dessein par exemple on a appris qu'il y a eu nettoyage des machines, on déverse, nous attendons cette étape là d'arriver sur place en Angola et questionner et voir. L'augmentation par exemple les chiffres, les nombres de personnes affectées par la diarrhée, moi j'avais amené le chiffres de 403, arrivée sur place la division provinciale de la Santé nous a apporté 4502 cas et aussi 12 cas de décès y compris les erruptions cutanées et les cas des maladies génitales, ça c'est cas même un élément nouveau de taille. Moi même, je suis allé, c'était une mission d'abord une mission de solidarité apporté le message de solidarité du Chef de l'État et du Premier Ministre ainsi que tous les membres du gouvernement en direction des populations touchées non seulement le Kasai, Mai Ndombe et Kwilu et j'étais accompagné aussi des experts et scientifiques sur terrain"a fait savoir Ève Bazaiba.

Et de poursuivre :

"Le collègue, Ministre d'État, au développement rural François Rubota, Ministre des Affaires Sociales et de la Santé ont apporté l'aide concrète il ya eu les médicaments, les forages d'eaux le processus a commencé et aussi l'aide humanitaire la nourriture pour soulager tant soit peu les familles touchées, affectées directement et indirectement".

Pour le député national Constantin Mbengele, Président de la Commission environnement, Tourisme, Ressources naturelles et développement durable de l'Assemblée nationale, les réponses ont été plus au moins satisfaisantes et que les travaux vont une fois de plus de poursuivre dans les sous commissions.

"Dans l'ensemble les réponses ont été plus au moins satisfaisante et nous avons beaucoup apprécié la connaissance de Madame la VPM qui a très bien saisi le problème et qui nous a donné des réponses appropriées. Ce que nous allons faire, nous allons poursuivre ce travail au niveau des sous commissions de façon à dégager des recommandations qui seront adressées au gouvernement. Je crois qu'il y a des efforts fait par le gouvernement bien-sûre sur les instructions du Président de la République, Chef de l'État, il y a des instructions qui sont données et qui sont claires au gouvernement que dirige le Premier Ministre Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge, la descente de Madame la VPM à Tshikapa s'inscrit dans le cadre des actions prises par le gouvernement pour trouver une fois pour toute la solution à cet épineux problème de pollution des eaux de la rivière Kasaï et Tshikapa. Il y a des efforts qui sont fait et je pense que c'est positif", a déclaré l'élu de Mweka, Constantin Mbengele.

La pollution des rivières congolaises a été provoquée par les activités minières en amont du bassin versant de la rivière Tshikapa dans la partie angolaise. Il s’agirait d’une fuite des complexes miniers de Luo, Camatchia-Camagico et Catoca. Le gouvernement congolais entend appliquer le principe de pollueur-payeur.

Clément MUAMBA