RDC : pour Gabriel Leost, le remplacement de trois administrateurs de la BCC « jugés » proches de Tshisekedi n'est pas une imposition du FMI

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Gabriel Leost, représentant pays du Fonds monétaire international (FMI) est revenu sur la dernière recommandation de son institution, celle de remplacer certains administrateurs frappés d’incompatibilité nommés à la BCC dans le souci de l’indépendance de la banque.

Au cours d'une interview accordée à ACTUALITE.CD, M. Leost fait savoir que cet exigence du FMI n’avait pour but que de respecter la loi organique n°18/027 du 13 décembre 2018 portant organisation et fonctionnement de la BCC afin d'éviter les dérapages avec les politiciens.

« (…) Il y a une loi de 2018 sur l'organisation et le fonctionnement de la BCC et donc simplement nous avons veillé à ce que ces critères soient respectés. Le gouvernement a proposé effectivement des noms au Président de la République qui, par ordonnance, a nommé le conseil d'administration. Ce conseil en ligne avec cette loi de 2018. La première chose, c'est simplement le respect de la loi de la RDC, ce n'est pas quelque chose imposée par le FMI. La deuxième chose, l'indépendance de la BCC, c'est quelque chose d'important pour éviter des dérapages qu'on a pu voir dans le passé au Congo mais aussi dans d'autres pays », a-t-il expliqué à ACTUALITE.CD.

Et d'ajouter :

« Quand la BCC n'est pas indépendante, il y a toujours un risque que les politiques forcent la banque par exemple à octroyer certains financement, risque d'avoir des dérapages qu'on a pu voir à un certain moment avec la déstabilisation du taux de change, la monnaie qui perd de sa valeur, l'inflation qui s'emballe. Donc c'est important, la théorie économique montre l'importance de l'indépendance de la banque centrale pour assurer au mieux une politique monétaire adéquate aux besoins du pays ».

Le conseil d'administration du Fonds Monétaire International (FMI) a approuvé le 15 juillet un accord au titre de la facilité élargie de crédit (FEC) de 1,52 milliard de dollars américains en faveur de la RDC.

Bien avant, le Président Félix Tshisekedi avait nommé trois nouveaux membres du Conseil de la BCC pour remplacer ceux frappés d'incompatibilité. Certains parmi les nouveaux administrateurs de la banque étaient jugés trop proches du président de la République par le FMI, qui se dit soucieux de l’indépendance de la banque.

Prince Leta Katumba proche de Guylain Nyembo, Directeur de cabinet du Chef de l'État, Andre Wameso, Directeur de Cabinet adjoint du Chef de l'État en charge des questions économiques et financières ainsi que Jean Ilema étaient donc remplacés.

Clément MUAMBA