Covid-19 en RDC : le non-respect des mesures par les autorités elles-mêmes et un déficit de communication parmi les défis de la troisième vague au Sud-Kivu

Ph/actualite.cd

La province du Sud-Kivu enregistre une courbe ascendante de la pandémie à Coronavirus depuis l'annonce de la troisième vague au pays. Plus de 60 cas positifs ont été notifiés ces deux dernières semaines. L’épicentre se trouve dans la ville de Bukavu. 

Récemment, la troisième vague a été annoncée alors que la province fait face à plusieurs défis notamment le non-respect des mesures barrières par les autorités elles-mêmes, mais aussi le manque de communication, indique Nicolas Kyalangalilwa, coordonnateur de la dynamique communautaire pour la cohésion sociale et le développement.

"Malheureusement, dans le plan d'action au niveau de la province, ce qu’au tout début de la pandémie, avec la première vague, on a senti que les autorités s'y attelaient, on a senti que tout le monde s'y mettait. Il y avait vraiment la volonté de faire comprendre à la population que la maladie existe. Et puis il y a eu un relâchement. Et malheureusement ce relâchement continue aujourd'hui. Vous verrez même que les autorités elles-mêmes ne portent pas leurs masques en public. Vous verrez que trop peu de ces autorités se sont fait vacciner. Vous verrez que la communication s'est arrêtée. Il y a un relâchement et ce relâchement a fait que la population n'a pas pu penser que c’est quelque chose de sérieux. Aujourd'hui, ce qu'on peut dire le grand défi est qu'il y a un problème de communication, il y a un problème de stratégie et à la fin il y a un problème de relâchement (des gestes barrières ndlr) ", a dit, à ACTUALITE.CD, Nicolas Kyalangalilwa.

Ainsi, selon ce membre de la société civile, l’urgence est de communiquer sur la pandémie d’une manière régulière.

" La première urgence serait de rappeler aux autorités, en l'occurrence celles qui ont la santé en charge de communiquer régulièrement, de remettre cette pandémie parmi les questions d'actualité. Mieux : on a déjà le vaccin pour sensibiliser à la vaccination. Mais aujourd'hui quand je vous parle ici, on ne sait pas où on en est avec la vaccination. C'est une urgence maintenant de remettre ce sujet à l'ordre du jour et de sensibiliser sur la vaccination. Une communication claire et constante ainsi que la sensibilisation à la vaccination pour résoudre ce fléau ", a ajouté Nicolas Kyalangalilwa.

Pour l’inspection provinciale de la santé du Sud-Kivu, le grand défi, c’est le changement de mentalité de la population, dans leur considération de la maladie.

" Le grand défi, c'est le changement de comportement de la population. Tant que la population n'arrive pas à changer complètement le comportement pour adopter les bonnes pratiques par rapport à la lutte contre la Covid-19, ça sera très compliqué. En tout cas, si tout le monde se faisait vacciner, deux fois, je suis sûre que dans les 6 mois, on ne peut pas parler de Covid ici chez nous ", explique le chargé de communication à l'inspection provinciale de la santé du Sud-Kivu, le Docteur Claude Bahizire.

Et d'ajouter :

" Nous devons sensibiliser et vacciner. C'est une urgence parce que le vaccin, ce n'est pas un médicament qui traite les malades. Nous prévenons avec le vaccin parce qu'il ne faudrait pas qu'on arrive à des situations pires, et pourtant on pourrait vacciner et minimiser. La vaccination, c'est une urgence ". 

La province du Sud-Kivu est la sixième la plus touchée par la pandémie de Coronavirus avec 1.016 cas juste après Kinshasa, Nord-Kivu, Haut-Katanga, Kongo-Central et Lualaba.

Justin Mwamba, à Bukavu